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De tous les pays d'Europe, L'Italie est sans doute celui qui a le plus fait rêver les poètes, et à leur suite des foules entières. Lorsque Baudelaire invite les amants au voyage (« Mon enfant, ma soeur, songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble »), c'est l'Italie que ce « là-bas » évoque tout naturellement : pays des citronniers en fleurs chers à Goethe, des opéras, des voyages de noces et de vacances. Privilège redoutable, car ce qui fait rêver est aussi ce qui risque de plus décevoir. La chute n'est-elle pas rude en effet quand les rêveurs trouvent certaines rives polluées ou voient la cacophonie des radios tuer le fameux bel canto ? Mais presque toujours une sorte de miracle se produit, qui empêche le rêve du voyageur de tourner à la désillusion. C'est qu'à la magnificence annoncée des paysages, des architectures ou des ruines vient s'ajouter quelque chose de tout à fait inattendu : le choc merveilleux de la réminiscence, du déjà vu. Ces douces collines de Toscane, leurs oliviers et leurs cyprès espacés à travers champs, on ne les découvre pas, on les reconnaît : ce sont exactement les paysages que l'on a entraperçus à l'arrière-plans de nombreux chefs-d'oeuvre. La magie ne cesse de se renouveler lorsqu'on découvre, du Piémont à la Sicile, l'inépuisable diversité de l'humain, la variété des accents, des gestes, deslangues, des folklores, de la gastronomie. C'est en fait dans l'Italie bigarrée des provinces que subsiste l'esprit de la Renaissance, une confiance obstinée en l'homme qu'aucune superstition, qu'aucun échec, qu'aucun scandale ne peut ébranler.
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"Ici, il ne convient pas d'être expansif, on ne fait pas d'histoire. On fait la part des choses, on sait bien que tout n'est pas bien dans le meilleur des mondes, qu'il n'y a pas lieu d'insister sur ce qui est inévitable et que c'est ainsi." (Charles de Gaulle) La France du Nord aura souffert de son image de "pays noir" sans jamais renier les corons qui ont légué aux Ch'tis un coeur plus gros qu'ailleurs. C'est qu'il fait chaud au pays du vent et que le soleil darde ses rayons plus souvent qu'on ne le croit sur ses longues plages de sable! Le mauvais temps n'existe pas dans le Nord : "Les cieux sont épais", comme dirait Verlaine, tout simplement. L'âme du Nord est généreuse, et ce n'est pas pour compenser l'absence de relief du plat pays. Rien n'est monotone dans les dunes, les falaises,les marais et les "monts". Cambrai rougit de ses bêtises, les géants veillent sur Douai et sur Dunkerque, Arras dévoile un véritable patchwork d'architectures. Le patrimoine urbain témoigne hélas des guerres, mais de nombreux monuments civils et religieux ont néanmoins survécu. La Picardie en serait presque jalouse si la baie de Somme n'offrait tant de merveilles, si l'Oise n'était pas vouée aux fastes de l'empire et si l'Aisne n'avait pas l'apanage d'être le "roi des vins", un oeil tourné vers Paris, tandis que l'autre, à Lille, regarde vers l'Europe. Le Nord occupera toujours une place singulière dans la mémoire collective. Malgré les rigueurs de l'hiver nordique, malgré les cicatrices des guerres et des conflits sociaux, la France du Nord affiche fièrement une culture du terroir, du savoir, de la mémoire et du devoir.
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Des cailloux dans l'eau ! Sur une carte, les îles de la Méditerranée semblent perdues, posées sur les flots par un caprice divin. Elles sont en fait de redoutables vaisseaux occupant toutes des positions hautement stratégiques. Escales incontournables à une période où la prospérité naissait du commerce maritime, elles constituèrent autant de gués entre Europe et Afrique, de haltes entre Orient et Occident. Voilà pourquoi toutes les puissances du moment passèrent leur temps à se les disputer. Sentinelles immobiles, elles furent de tous les assauts, acteurs involontaires d'une histoire longue de plus de deux millénaires. Aujourd'hui, loin des brûlures de l'histoire, les îles de la Méditerranée arborent leurs trésors d'art et d'architecture sous un soleil torride. Des Baléares aux Cyclades, la plupart de ces terres présentent une merveilleuse unité de paysages : vignes, vergers en terrasses et champs d'oliviers aux ondulations argentées. Tour à tour douces ou sauvages, les côtes recèlent de hautes falaises, de longues plages de sable fin et de petites criques aux eaux de lagon. Paysage sublime, ciel toujours bleu... Les îles de la Méditerranée doivent aujourd'hui faire face à un autre type d'invasions : celui des flots de touristes ! Si la manne touristique constitue désormais une ressource clé, les habitants de ces îles sont cependant décidés à préserver leur intégrité et à conserver intactes leurs traditions. Les cités préservées offrent un art de vivre inégalé, dans un climat de nonchalance joyeuse et bon enfant. Un avant-goût du paradis...
