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Champ Vallon
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Voir l'invisible : histoire visuelle du mouvement merveilleux
Fleur Hopkins-Loferon
- Champ Vallon
- Detours
- 15 Septembre 2023
- 9791026711889
Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930) Au de´but du XXe sie`cle, la de´couverte des rayons X ou les spéculations autour de la photographie de la pensée agitent l'opinion. C'est dans ce contexte qu'une e´cole singulie`re voit le jour en France : le mouvement merveilleux-scientifique. Maurice Renard, chef de file, consomme la rupture avec le roman d'aventures scientifiques de Jules Verne et propose, comme Guy de Téramond ou Jean de La Hire, d'accomplir un voyage immobile et crédible qui donne à penser le développement parallèle des (pseudo)sciences de l'invisible. Leurs héros se voient pourvus du don de télépathie ou de miniaturisation. Cette Atlantide littéraire, diffuse dans la culture populaire de son temps, questionne les angles morts de l'histoire de la science-fiction française.
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La tradition fumiste : de la marge au centre
Daniel Grojnowski
- Champ Vallon
- Dix-neuvieme
- 3 Février 2023
- 9791026711438
Dédaigné par les histoires de la culture - littérature et arts confondus - le « Fumisme » n'en a pas moins modelé une sensibilité dont nous sommes les dépositaires.
Il s'est diffusé à la fin du XIXe siècle dans des réunions privées et des groupes de la bohème qui ont pris les noms de Zutiques, Hydropathes ou Incohérents. Le cabaret du Chat noir et le magazine du même nom leur donneront dans les lettres et les arts une visibilité longtemps privée de légitimité.
Par toutes sortes de manifestations et de productions comme la caricature, les salons fantaisistes, les contes noirs et absurdes ou les monologues, le Fumisme a démantelé le grand Art. Il s'est imposé jusqu'à nos jours avec les rires d'Alfred Jarry ou l'« ironisme » de Marcel Duchamp qui l'ont fait passer de la marge au centre. -
Vestiaire de la littérature ; cent petites confections
Martine Boyer-Weinmann, Denis Reynaud
- Champ Vallon
- Detours
- 22 Août 2019
- 9791026708223
Quel écrivain conçoit l'écriture d'un roman comme un strip-tease à l'envers ?
Quel confrère voulut bâtir son oeuvre comme une robe, au motif qu'une nouvelle mode de Worth avait autant d'importance que la guerre de 70 ? Lequel soutient que nous ne changeons pas plus d'opinions et de maîtres que de chaussettes ? Quel poète aurait préféré être renversé et dardé par l'éblouissement d'une jupe relevée plutôt que par un garçonnier pantalon? Quel personnage célèbre ne porta jamais de bonnet de nuit, ni de robe de chambre, ni de peignoir, ni de pantoufles ?
Le lecteur amateur de vêtements et de livres trouvera la réponse à ces questions considérables - et à bien d'autres encore - dans ce livre frivole et savant qui explore les liens multiples entre mode et littérature.
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Arthur Rimbaud ou l'éclatant désastre
Pierre Brunel
- Champ Vallon
- Les Classiques Du Champ Vallon
- 18 Janvier 2018
- 9791026706700
Pierre Brunel, réfléchissant sur l'oeuvre d'Arthur Rimbaud à partir de ce que Maurice Blanchot a appelé dans un livre de 1980 L'écriture du désastre, a voulu faire apparaître dans toute sa diversité et sa splendeur une progression et une diversité qui ne conduit nullement à un échec, mais à ce qu'il a appelé un « éclatant désastre ». Au-delà des mutations, des ruptures, des souffrances, l'évolution poétique de Rimbaud, de 1870 à 1875, l'a conduit d'une ambition encore parnassienne à une ambition démiurgique qui culmine, même s'il lui arrive de se briser, dans les Illuminations.
Nouvelle édition revue et corrigée. Première édition dans la collection « Champ poétique » (1983)
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La juste couleur : chroniques poétiques
Olivier Barbarant
- Champ Vallon
- Recueil
- 1 Octobre 2021
- 9791026710059
Les études critiques relèvent généralement de la théorie ou du catalogue. Ce rassemblement de chroniques prétend procéder autrement, en cherchant ce qui peut éclairer une rencontre, en explorant chaque oeuvre à la lumière de l'intensité du choc qu'elle procure.
Ainsi s'édifie un tableau inédit de la vitalité de la poésie, et une réflexion ouverte aux voix de la poésie nationale mais aussi internationale, trop souvent négligée dans le paysage littéraire français. L'écriture, poétique comme critique, prend dès lors exemple sur le travail de la mer, qui selon le poète grec Aris Alessandrou « ne cesse de mêler / algues et ciel / s'efforçant à trouver sa juste couleur ».
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Les bohèmes ; 1840-1870
Jean-didier Wagneur, Françoise Cestor
- Champ Vallon
- 5 Octobre 2012
- 9782876736337
Les Bohèmes 1840-1870 est une anthologie consacrée à la bohème littéraire qui paraîtra au moment de la grande exposition Bohèmes du Grand Palais (septembre 2012-janvier 2013). Autour de deux textes importants, sources de toutes les histoires de la bohème littéraire, L'Histoire de Murger par trois buveurs d'eau ; et Les derniers bohèmes : Henry Murger et son temps de Firmin Maillard sont rassemblées les premiers textes qui parlent de « bohème littéraire », évocation héroï-comique du monde des rapins et des grisettes, vivant d'amour et d'eau fraîche sous les toits, moquant bourgeois et propriétaires ; innombrables tournées dans les cafés, et bien sûr une foule d'anecdotes, de bons mots, de portraits, de blagues et de mystifi cations.
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À quel âge est-on vieille en 2013? Comment les femmes perçoivent-elles l'effet de seuil du processus? Si Balzac périmait nos aïeules à 30 ans, nos contemporaines se sentent désormais assez gaillardes pour renouveler leur jouvence jusqu'au marathon final.
Aux anthropologues, philosophes, gérontologues et autres psychologues, les femmes écrivains mêlent au XXIème siècle la leçon de leurs voix de papier. Leur lucidité désinhibée libère souvent un gai savoir de crise aux antipodes des idées reçues. Vieillir n'est plus l'enfer des femmes prédit par La Rochefoucauld. Sans être pour autant leur paradis, cette expérience reste singulière et riche pour chacune de rebondissements facétieux.
Puisqu'elles nous le disent, sachons les écouter.
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L'écrivain et la publicité : histoire d'une tentation
Myriam Boucharenc
- Champ Vallon
- Detours
- 22 Avril 2022
- 9791026710554
La « déesse publicité » peut se vanter d'avoir séduit de nombreux écrivains et non des moindres. Se souvient-on des slogans, annonces, plaquettes et catalogues signés Colette, Cocteau, Cendrars, Valéry, Claudel même... ? Dès la Belle Époque - et jusqu'à aujourd'hui -, de grands noms des lettres ont osé glorifier les marques du commerce et de l'industrie. Ce livre, illustré, ressuscite enfin et pour la première fois l'histoire occultée de ces publicités d'auteurs, à lire et à voir : surprenantes, drôles, parfois très belles. Il interroge la tentation - celle de vendre l'âme de la littérature au diable marchand -, qui a permis aux écrivains de se médiatiser, de gagner leur vie en divertissant leur plume, mais aussi d'enrichir leur oeuvre où coule discrètement de l'encre de source publicitaire !
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Ce livre est divisé en deux ensembles.
Le premier recueille de courtes fictions inédites, écrites de 1980 à 1990 par Benjamin Jordane. Ce sont autant d'états préparatoires d'un roman rêvé mais inaccompli, inspiré par le drame personnel qui a détourné l'écrivain de la publication. Dans chacun de ces récits, un homme se sent coupable de la mort de sa compagne, il cherche à expier sa faute avec des femmes qui lui ressemblent, et il découvre progressivement (à travers une série d'épreuves qui le mènent de la vieille France à la Nouvelle-Angleterre, en passant par la Suisse et le Cachemire) que toute ressemblance est une illusion.
Le second ensemble recueille un commentaire et des notes sur ces textes, par Stefan Prager. Le critique rappelle ou révèle l'origine autobiographique des fictions pour mieux mesurer ensuite le travail de transposition du romancier. L'intérêt d'une telle édition ne réside pas seulement dans sa contribution scientifique à l'histoire littéraire et à la génétique textuelle. Certains écarts entre l'oeuvre de Jordane et son commentaire par Prager suggèrent que le lecteur invente autant que l'écrivain.
Prager accomplit plus qu'un commentaire impressionniste ou un exercice de critique projective, il crée une véritable lecture romancée. JEAN-BENOIT PUECH
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Dans ses livres précédents, J.-B. Puech a imaginé un écrivain contemporain, Benjamin Jordane, sa vie, ses oeuvres et leur glose par des critiques concurrents. Il nous livre ici trois nouvelles études sur son auteur supposé. Une recension de la biographie de Jordane par Yves Savigny, avec rectifications et compléments. Une étude de Sébastien Lemarchand sur l'exposition consacrée à « Jordane et son temps » par l'Université de Bourgogne. Et enfin une étude du même Lemarchand qui nous fait comprendre dans quelle mesure tout le « cycle Jordane » est une transposition de la « vraie vie vécue » de l'auteur réel. Trois entretiens complètent l'ensemble, dont deux, en introduction et en conclusion, reviennent sur ce parcours, de la fiction à ses bases secrète
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Maurice Blanchot, partenaire invisible
Bident/Christophe
- Champ Vallon
- Detours
- 30 Octobre 2008
- 9782876734968
Disons-le simplement: maurice blanchot, né en 1907, est l'un des plus grands, l'un des plus rares écrivains du vingtième siècle.
Affirmation que ce siècle s'est trop souvent employé à traduire en légende - ou en procès. selon l'inévidence de mythologies tenaces, blanchot aurait été le grand absent, le fantôme invisible, l'auteur illisible d'une oeuvre tout abstraite, un homme littérairement terrifiant, politiquement impur. nul mieux que lui, pourtant, n'aura interrogé ce qu'il en est de la présence, de la visibilité, de la lisibilité, de la vitalité, de la culpabilité et de la possibilité de l'écrivain.
Par ce travail, par ce combat, blanchot aura fasciné et exalté les plus grands créateurs contemporains de formes et de pensées (de formes de pensées), à commencer par ses deux amis les plus intimes, emmanuel levinas et georges bataille. a son tour il reviendra à cet essai d'interroger la présence, la visibilité, la lisibilité, la vitalité, la culpabilité et la possibilité du biographique, dans une vie et dans une oeuvre, dans une vie faite oeuvre, une vie soutenue des affrontements les plus extrêmes avec la mort.
Cette vie à l'oeuvre s'adresse d'abord à notre savoir: que pouvons-nous en penser ensemble - et jusqu'oú? elle s'adresse ensuite à notre responsabilité: quelle forme d'attention et de discrétion requiert-elle, quelle sensibilité infinie à la limite du témoignage impossible impose-t-elle? ecrire ce mouvement incessant de l'écriture à la vie, de la vie à l'écriture, à la place du tiers, dans l'attention toujours portée au nom de l'autre, suivant ici le mouvement qui, par la littérature et dans l'amitié de robert antelme, fait advenir la responsabilité à elle-même, la soumet à une reconnaissance illimitée tel est au moins, de cette biographie, l'essai.
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« Entre une machine (moyen physique) et la Gloire (but intellectuel), peut-il être déterminé un point commun formant leur unité ? » C'est par cette question que Villiers de l'Isle-Adam justifie le titre de sa nouvelle (1874) en l'honneur d'une « machine à Gloire » acoustique destinée à remplacer avec avantage la vieille « claque » des théâtres. C'est aussi autour d'une telle perspective que s'est tramé le numéro 7 du Magasin du XIXe siècle.
Que deviennent la gloire et ses dispositifs immémoriaux tout au long de ce XIXe siècle, siècle de la photographie, de la biographie, de la publicité ? Comment la gloire en crise a-t-elle tendance à se dévaluer sous la pression médiatique en simple célébrité ? Et quelles sont les « machines » physiques et institutionnelles qui en prolongent la rumeur ?
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L'universel cabotinage
Société des Etudes Romantiques
- Champ Vallon
- Le Magasin Su Xixe Siecle
- 21 Novembre 2019
- 9791026708674
Le présent numéro propose d'explorer les multiples facettes de l'« universel cabotinage » : on s'interrogera sur la prégnance du modèle du spectacle pour penser et représenter le monde social du XIXe siècle, ce qui se traduit à la fois sur le plan des pratiques concrètes (on songe à la médiatisation des comportements par le théâtre, la presse et la littérature) et dans le domaine théorique..
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Le paysage romantique et l'expérience du sublime
Yvon Le scanff
- Champ Vallon
- Pays/paysages
- 30 Août 2007
- 9782876734654
Le paysage sublime trouve, semble-t-il, son origine dans le lieu d'horreur antique (« locus horridus », « locus horribilis ») qui s'oppose au lieu de plaisance (« locus amoenus ») comme la nature sauvage contredit le jardin d'agrément. Le paysage d'horreur, en tant qu'expression d'une nature irrégulière, voire déréglée, devient le lieu même du paysage romanesque à la fin du XVIIIe siècle.
Dans sa redéfinition du sublime comme expérience, le romantisme développe davantage une poétique du paysage qu'une topique des lieux communs du sublime naturel : puissance chaotique (le volcan, la cataracte, l'orage ou la tempête) ou représentation de l'infini (Dieu, la mer, la montagne). Cette poétique se développe plutôt dans le sens de la magnificence en tant que beauté du sublime (la nature sauvage), sublimité du beau (le paysage grandiose) et synthèse naturelle entre beau et sublime, mais aussi comme espace de négativité où le paysage se sublime dans une rêverie extatique qui l'accomplit et l'anéantit dans le même mouvement de pensée. Le sublime lui permet aussi de concevoir une métaphysique de la nature comme apocalypse du paysage, révélation de l'impossible (le fantastique), du possible (le nocturne), et expérience des limites par la contemplation des états-critiques du paysage (l'aurore, le crépuscule). C'est ainsi que le paysage sublime devient un mode de connaissance de la nature qui se développe comme dépassement des lois de la raison instrumentale, de la représentation (l'indétermination), du principe d'individuation (l'indistinction), et de non-contradiction (le paradoxe).
Ainsi, les éléments de ce sublime romantique du paysage peuvent se définir essentiellement comme expression de l'indétermination : transfiguration de la description en apparition ou en vision et subversion de la représentation par le débordement du cadre descriptif et la désorientation sensible des plans et des points de vue. Cette poétique du paysage trouve son écho dans la poétique du personnage, et notamment dans la figure du héros romantique en quête d'une fondamentale indétermination, d'une liberté inconditionnelle et radicale. Pour le romantisme, le paysage naturel n'est donc pas étranger à l'investissement éthique ou la contemplation métaphysique, c'est même au sein de cette grande nature correspondante à sa démesure que l'homme romantique va se définir comme élan génial et enthousiaste, comme révolte (selon un sublime du mal et du malheur) ou comme renoncement (abnégation, résignation, repentir).
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Victor segalen : l'origine et la distance
Christian Doumet
- Champ Vallon
- 1 Octobre 1993
- 9782876731745
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L'art de la recup'
Societe Des Etudes Romantiques Et Dix-Neuviemistes
- Champ Vallon
- Le Magasin Su Xixe Siecle
- 3 Décembre 2021
- 9791026709992
Si le XIXème siècle n'a pas à sa disposition les notions de « récupération » et de « recyclage », de telles autodéfinitions du siècle par lui-même n'en sont pas moins alors très insistantes: « L'art d'accommoder les restes » s'est étendu de la cuisine au laboratoire, à l'usine, à l'atelier », lit-on dans Le Petit Journal en 1888.
Dans le registre scientifique, Édouard Fournier apporte sa contribution à la thèse : Le Vieux-Neuf. Histoire ancienne des inventions et découvertes modernes (1859) « qui ne va rien moins qu'à faire de tous les novateurs et les inventeurs des plagiaires plus ou moins habiles ».
C'est à décliner la grande diversité des formes de cet universel « art de la récup » tel que le XIXème siècle l'a systématiquement pratiqué, valorisé souvent et pensé qu'est consacré ce n° 11.
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Verticalites de la litterature
Bertrand Leclair
- Champ Vallon
- L'esprit Libre
- 14 Septembre 2005
- 9782876734234
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Louis aragon - la memoire et l'exces
Olivier Barbarant
- Champ Vallon
- Champ Poetique
- 1 Novembre 1998
- 9782876732261
Concernant aragon, l'homme et ses ambiguïtés éclipsent l'oeuvre et ses réussites.
Sa poésie souffre particulièrement d'un tel état de fait : trop connue, et donc méconnue, elle se voit réduite à quelques vers célèbres, quelques dates circonscrites, quelques légendes (elsa, la résistance, l'histoire...) jamais véritablement lues.
Pour la première fois depuis la mort de l'auteur, ce livre veut donc relire la totalité d'une trajectoire poétique qui ne se réduit ni à l'usage du vers, ni à l'imitation, ni à l'exploitation de quelques grands thèmes.
De 1919 à 1982, aragon débat plutôt avec les procédures poétiques, avec la mémoire d'un genre, avec la sienne, tentant à chaque livre de déplacer et de réinventer un nouveau lyrisme. collage, montage, intertextualité, dérèglement de la syntaxe, réinvention des formes, la mémoire procure un matériau qu'une systématique et inquiétante pratique de l'excès tente chaque fois de déborder. libérée des faux savoirs, l'oeuvre alors reprend cohérence : elle est la recherche incessante d'un placement de la voix qui n'a pas fini d'éblouir, ni de donner quelques leçons à la modernité.
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La fabrique du continu ; essai sur la prose
Jean-paul Goux
- Champ Vallon
- Recueil
- 15 Octobre 1999
- 9782876732971
" Les trois critères essentiels par lesquels Valéry définissait la spécificité du poétique : la fabrique de la liaison, la fabrique de l'énergie et du mouvement, et la fabrique de la voix, me paraissent tout aussi bien au coeur des exigences littéraires de certaines proses romanesques.
Telle est la première strate de ce livre : une réflexion sur la fabrique du roman, à laquelle se superpose une réflexion plus proprement esthétique, où sont posées ces valeurs d'écriture que voudrait saisir l'expression de continu. Le "continu" n'est pas un concept, mais une image privilégiée par laquelle, en la faisant jouer de toutes les manières, je me suis attaché à cerner des valeurs esthétiques dans la prose romanesque : par là, ce livre prend sa place dans le débat contemporain sur le genre romanesque.
S'il ne polémique pas, il dessine un territoire d'affinités, au milieu duquel j'écris. En termes esthétiques, le roman est ainsi conçu comme un "art du temps", qui cherche "des réponses aux questions et aux angoisses de l'homme devant la temporalité" et qui pose comme une valeur essentielle la dimension de la continuité temporelle dans l'oeuvre. En termes de réflexion sur la fabrique romanesque, le roman est considéré dans son oeuvre contre le temps, son oeuvre avec le temps et son oeuvre dans le temps : c'est selon ces trois aspects que sont envisagés la liaison, l'énergie, le rythme, la syntaxe et la voix dans la prose romanesque.
"
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La theorie de l'art pour l'art
Albert Cassagne
- Champ Vallon
- Dix-Neuvieme
- 1 Novembre 1998
- 9782876732315
Il n'y a pas bien longtemps la littérature bruissait encore sous la semonce des mots d'ordre : " changer la vie ", " transformer le monde ".
Pour beaucoup, gide ou malraux, aragon ou sartre, nul doute : la littérature se devait d'être " engagée ". littérature " au service " de la révolution, du peuple, de l'humanité, de la liberté, etc.
Une telle conception de la littérature n'était pas neuve. elle remonte aux " prophètes " du xixe siècle pour qui l'écrivain devait être un guide, un témoin ou un acteur de l'histoire (lamartine, hugo, michelet, zola, etc.
). a quoi s'opposèrent, surtout dans la deuxième moitié du xixe siècle et après l'échec de la révolution de 1848, un certain nombre d'écrivains qui se replièrent sur des valeurs plus esthétiques et formelles, dont flaubert fut comme le héraut.
Ce mouvement de dépolitisation de la littérature et ce repliement sur l'art comme " finalité sans fin ", ce refus de subordonner la littérature à l'action ou à la morale, cette revendication d'un art " autonome " et " indépendant " sont connus sous le nom d'art pour l'art.
C'est flaubert mais ce sont aussi gautier, les goncourt, leconte de lisle, parfois baudelaire, et quelques autres.
Il fallait en connaître les origines, en retracer les développements, en rassembler le corpus, en distinguer les héros, en expliciter les thèses et l'idéologie, en étudier les thèmes, et peut-être en souligner les contradictions.
C'est à la réalisation de ce projet neuf que s'est attaqué au tout début du xxe siècle un jeune normalien, albert cassagne.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, son magistral ouvrage n'a pas pris une ride et reste un modèle d'histoire des idées littéraires. cassagne est le premier à avoir analysé le processus d'autonomisation de la littérature et de l'écrivain en s'appuyant sur les textes, les correspondances, les articles de presse, et sans méconnaître les conditions économiques et sociales (statut de l'écrivain, développement de la littérature " industrielle ", etc.
) dans lesquelles ce processus a pris naissance et s'est développé.
Cet ouvrage, qui a sans doute inspiré sartre, qui est souvent cité (par pierre bourdieu notamment), comble une lacune. il constitue une archéologie de nos idées modernes sur la littérature et permet de mieux comprendre les débats qui n'ont pas cessé depuis un siècle et demi sur le rôle et la fonction de la littérature et de l'écrivain dans notre société.
A cet égard, le livre d'albert cassagne est d'une grande actualité.
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Un professionnel des lettres au xviiie siecle
Nicolas Schapira
- Champ Vallon
- 23 Septembre 2003
- 9782876733749
L'histoire de Valentin Conrart est celle d'une puissance sociale fondée sur une exceptionnelle présence dans le monde des lettres de son temps au lieu de poursuivre l'ascension familiale dans le négoce, il devient officier du roi spécialisé dans les affaires de librairie, secrétaire de l'Académie française, figure en vue des salons, personnage central enfin du monde des auteurs qui l'érigent en " secrétaire d'Etat des belles-lettres ".
En démontant les ressorts de cette autorité qui n'est assise sur aucune oeuvre, ce livre revisite ce que le secrétaire de l'Académie appelle lui-même la " profession des lettres " au XVIIe siècle. A suivre Conrart dans ses activités d'intermédiaire de publication, c'est-à-dire de fabrication de la réputation des auteurs, on découvre sous un nouveau jour les relations entre pouvoir royal et écrivains, le processus de production des livres entre le cabinet de l'auteur, l'atelier du libraire et la Chancellerie où se délivrent les privilèges d'impression, et par là les logiques profondes qui gouvernent la " république des lettres ".
Mais Conrart utilise encore sa compétence dans le maniement des textes pour rendre de multiples services au pouvoir politique, aux aristocrates des salons, à la communauté protestante parisienne dont il est un notable, à sa famille de commerçants et de banquiers. La démarche de Nicolas Schapira consiste à observer ces espaces sociopolitiques à la lumière de l'activité d'un homme de lettres en leur sein, et à envisager en retour les lettres à partir de leurs effets dans d'autres champs sociaux, à une époque où ni la littérature ni l'écrivain n'ont encore de statut bien défini.
En croisant tous les fils qui tissent une identité sociale, l'auteur démontre ainsi que le professionnel des lettres du XVIIe siècle est un professionnel de la politique, dont la réussite sociale - fortune, honneur, réputation - dépend de la capacité à négocier dans l'action, c'est-à-dire plume en main, la diversité de ses engagements.
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Comment la littérature pense les objets
Marta Caraion
- Champ Vallon
- Detours
- 10 Novembre 2020
- 9791026709084
La littérature assure un rôle essentiel dans la constitution d'une pensée critique de la culture matérielle de l'âge industriel. Avant les sciences sociales et la philosophie, les textes littéraires, à partir des années 1830, problématisent les mutations d'une culture matérielle en expansion et l'ébranlement que celle-ci provoque dans l'ordre des catégories existentielles et esthétiques.
Comment la littérature pense les objets présente l'avènement au XIXe siècle d'une véritable culture des objets et la redéfinition majeure des fonctions et des champs d'action de la littérature et des arts qui en découle. En observant les objets sous toutes leurs coutures (sociologique, esthétique, ontologique) le livre pose les bases d'une théorie générale et actuelle des objets, instituée par la fiction.