Avec La Pierre de Lune, William Wilkie Collins (1824-1889) a sans doute inventé le roman policier moderne. Contemporain et ami de Dickens, avec lequel il écrivit plusieurs nouvelles, cet écrivain prolifique et généreux est aussi un maître des atmosphères mystérieuses. Coïncidences tragiques, pressentiments et prémonitions jouent souvent un rôle primordial dans les intrigues tortueuses de ses romans. Aux côtés d'Armadale, de La Femme en blanc et de La Pierre de Lune, ses oeuvres les plus connues, L'Hôtel hanté, publié pour la première fois en 1879, est un modèle du genre.
La comtesse Narona, héroïne à la fois maléfique et pitoyable - une combinaison familière à Collins, créateur des personnages de « méchants » les plus complexes de la littérature victorienne - épouse en des circonstances douteuses un lord anglais. L'Hôtel hanté raconte, avec l'ironie et le brio habituels de l'auteur, le mystérieux destin de ce mariage contre nature, depuis un cabinet médical de Harley jusqu'aux chambres trop hâtivement rénovées d'un hôtel de Venise. Apparitions, alchimies maléfiques, fièvre et folie habitent jusqu'à son tragique dénouement ce roman.
William Hope Hodgson (1875- 1918) était le fils d'un pasteur du comté d'Essex. Très jeune, il quitte sa famille et navigue pendant huit années qui marquèrent profondément son imagination créatrice.
Il est l'auteur de quatre célèbres romans, de trois recueils de nouvelles et de deux recueils de poèmes. Sans doute le premier inspirateur de Lovecraft et de Jean Ray, il est l'un des plus grands auteurs fantastiques de XXe siècle.
Londres... Le Londres de Dickens ? si cher à l'auteur ? et de Jack l'Éventreur ; celui où se glissent, furtives, les ombres de Fu Manchu ou de Harry Dickson, ou encore celui de "La Marque jaune" ; les quais de Limehouse et le quartier de Whitechapel, sombre labyrinthe de ruelles sordides aux taudis rongés de saumure et de fonge ; le fog, aussi épais et gras que la stout qui coule généreusement dans les bouges enfumés où se croisent marins borgnes, fripouilles aux regards torves et filles à la vertu légère... Londres... Voilà plantés à la fois le décor et le personnage central du Monstre de Borough, ce chef-d'oeuvre d'épouvante méconnu du Maître du genre... Deux autres textes rares, dans la veine du précédent, complètent ce volume, "Le Mystérieux Homme de la pluie" et "La Griffe dans la neige".
Arthur Severn, jeune Anglais qui vient d'hériter de la fortune de sa tante, découvre le Connemara, s'éprend de Norah Joyce, dont le père est honteusement spolié par Murtagh Murdock, l'usurier rural détesté par toute la communauté paysanne. Il aide son ami Dick Sutherland, géologue, à sonder la « tourbière mouvante » qui, à en croire des récits divers, serait à la fois le repaire ultime du Roi des Serpents (St Patrick n'ayant pas réussi à le chasser d'Irlande) et le lieu où est enfoui le célèbre trésor caché par les Français en 1798. Rêves et cauchemars empruntés à la tradition « gothique » ajoutent leur opacité aux mystères de la légende et de l'histoire. Par le biais de l'imaginaire collectif et individuel, l'étrange tisse ses sortilèges dans une chronique irlandaise apparemment réaliste.
Comment un homme aussi comblé de succès et d'honneurs que Cyril Forrester (fils d'un illustre archéologue, il est devenu un peintre célèbre) en est-il venu à considérer l'histoire de sa vie comme celle du plus hideux des cauchemars oe L'enfer commence pour lui lorsqu'il tombe sous l'effrayante suggestion d'un horrible vieillard. C'est Pharos l'Égyptien dont on saura plus tard qu'il forme un seul et même personnage avec Ptahmes le magicien qui fut chassé par le Pharaon après qu'il eut été incapable de s'opposer au sort jeté par Moïse sur toute l'Égypte. Ce vieillard sans âge et sans pitié dispose d'un pouvoir sans limites. À la deuxième rencontre de Cyril avec celui qui va devenir son bourreau, le vieillard est accompagné d'une femme, "incarnation de la beauté". Dès lors Pharos, ayant réduit Cyril à sa merci, va entraîner ces deux êtres dans une randonnée démoniaque, à travers l'Égypte et l'Europe ravagée par la peste, à la poursuite de ses ambitions monstrueuses. Seule lumière au milieu de cet enfer : le pur amour que ne vont pas tarder à se vouer Cyril et Valérie. Mais un amour, aussi fort et pur soit-il, peut-il être salvateur face à tant de haine, devant une telle volonté maléfique oe
William Hope Hodgson est né dans le Comté d'essex en 1877. Fils de pasteur, il quitte très jeune sa famille et naviguera pendant huit ans. Cette expérience très dure marquera sa vie personnelle mais également son travail d'écrivain. Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'armée et est tué au front. C'est en dix années d'écriture qu'il écrivit l'ensemble de ses ouvrages parmi lesquels on compte quelques-uns des textes les plus importants de la littérature fantastique : La Chose dans les algues, Les Canots du Glen Carrig, Le Pays de la Nuit, ou encore La Maison au bord du Monde.
Voici un livre des plus étranges. Il est d'un auteur anglais, William Hope Hodgson, qui mourut trop jeune - tué sur le front en avril 1918 - pour avoir pu donner toute sa mesure. Mais si son oeuvre est courte, elle témoigne d'une rare originalité. Dès que l'on parle de littérature de la mer, les premiers noms qui viennent à l'esprit sont ceux de Joseph Conrad et d'Hermann Melville. Pour eux, la mer n'est pas le décor d'une aventure plus ou moins tumultueuse, mais celui d'une tragédie. La mer est un destin. Mais ce sont les hommes qui jouent les rôles principaux et sont vaincus par leur propre fatalité. Pour W. H. Hodgson, c'est la mer elle-même qui est fatale. Elle est une force monstrueuse qui s'empare des corps et des âmes et les métamorphose à son gré. Dans ces nouvelles règnent la terreur et le délire. C'est avec un art admirable des détails insignifiants, une manière imperceptible de graduer l'effroi, que W. H. Hodgson fait venir l'épouvante. On ne peut donc que souscrire à ce qu'écrivait de lui H.P. Lovecraft : "Peu d'auteurs savent comme lui esquisser l'approche des forces innommables et l'assaut des entités monstrueuses..."
Au coeur du pays de Galles, haut lieu des légendes arthuriennes, Lucian, enfant solitaire et rêveur, a fait des forêts et des collines entourant le presbytère de son père, le cadre de ses errances. Il y découvre les vestiges d'un fort romain qui sera, par un torride après-midi d'été, le cadre de visions fulgurantes et fantasmagoriques qui ne cesseront plus de l'habiter.
Sa pauvreté l'empêchant de fréquenter l'université, au grand chagrin de son père, il commence alors à écrire un livre qu'il considère comme son grand oeuvre.
Une nuit d'été, égaré, à bout de forces, il est secouru par Annie, la fille d'un fermier, qui a déjà cristallisé ses rêveries amoureuses.
Il connaîtra là sa première et, néanmoins, sa plus funeste et terrible expérience...
Un village du Finistère curieusement coupé du monde et qui tient à le rester. Un carnaval nocturne d'un genre spécial où des hommes-loups célèbrent d'étranges rites de fécondité. L'invraisemblable disparition d'une jeune Anglaise, témoin involontaire de ces festivités. Les manifestations indubitables d'Ahes, la princesse-vampire des mers et de la cité d'Ys, capable des plus stupéfiantes métamorphoses. Monsieur de Caradec, châtelain inquiétant que tout le monde appelle le "Maître", et qui s'intéresse à l'immortalité. Claire, "l'Intouchable", ravalée au rang de la bête à la suite d'expériences aussi mystérieuses que terrifiantes. Et Steven Kane, subtil et inébranlable, lance son équipe de "Gardiens", adversaires inconditionnels des forces du Mal. Tous les sens en alerte, une quête dangereuse où le chasseur, parfois, devient gibier. Dans l'atmosphère envoûtante d'une terre de légendes, une descente aux Enfers et un duel à mort.