Cet ouvrage rassemble les différentes contributions de Christophe André à l'hebdo Le 1, depuis 2018. Qu'il évoque notre incapacité à la patience, notre difficulté à supporter l'incertitude, ce qu'il appelle notre "inertie climatique" ou encore notre rapport au changement, chaque fois, le psychiatre fait mouche et nous aide à prendre un peu de recul sur nos attitudes, individuelles et collectives. Passionnant.
« Si le changement climatique est une menace grave qui nécessite une mobilisation au niveau mondial, il nous faut aussi réaliser, dit Jean Claude Ameisen, qu'il n'est que l'un des nombreux symptômes des dégradations de l'environnement planétaire que causent nos modes de vie. Et ces dégradations de la nature ont aujourd'hui, indépendamment de leurs effets sur le changement climatique, des effets négatifs majeurs sur la santé humaine. Un autre rapport à la nature, c'est-à-dire à notre propre humanité, doit s'inventer. Pas si éloigné que cela du regard émerveillé et inquiet que Charles Darwin portait sur ces espèces aux espaces désormais menacés. Jean Claude Ameisen est là pour nous le rappeler : on voit plus loin, sur les épaules de Darwin. » Nicolas Truong.
Une famille entière disparue dans la nuit... Un roman sombre et puissant.1978. Une pluie incessante, quelque part sur la côte Ouest de la Nouvelle-Zélande. Des enfants endormis à l'arrière d'une voiture. Le drame semble inévitable. À peine arrivée sur le continent, la famille Chamberlain, fraîchement débarquée d'Angleterre, disparaît dans la nuit.2010. Suzanne reçoit un appel du bout du monde. Les ossements de l'un de ses neveux ont été retrouvés. Étrange : il aurait vécu plusieurs années après sa disparition. Mais où? Comment? Et qu'en est-il de ses proches?
"Les cinq entretiens de ce livre portent sur la politique, l'esthétique, la littérature, la figure du philosophe et le cinéma. Chacun à sa manière ouvre les champs du possible, en questionnant les relations inédites entre les corps, les identités et les sujets au sein de notre société. Déplacer les assignations, introduire de l'écart, lancer des procédures d'inclusion, réinventer les rapports entre les citoyens : voilà ce qui permet des formes de subjectivation politique radicale ; voilà ce qui engage un processus d'émancipation." Aliocha Wald Lasowski
Une famille norvégienne part célébrer les 70 ans de son patriarche en Italie. Sur le papier, tout cela semble idyllique. Sauf que c'est ce séjour que choisissent les parents/grands-parents pour annoncer leur divorce. Le ciel tombe sur la tête de leurs trois enfants, adultes plus ou moins établis dans leurs vies personnelles et professionnelles, et qui se retrouvent tout à fait démunis en voyant se défaire le couple parental. Helga Flatland choisit astucieusement ce point de départ pour dresser un portrait de famille incroyablement attachant, drôle et réaliste. Au passage, elle nous questionne sur ces familles transgénérationnelles, l'évolution des valeurs éducatives... et, pour le lecteur francophone, elle offre une immersion réjouissante dans une famille osloïte.
Cet ouvrage rassemble les différentes contributions de Jean Viard à l'hebdo Le 1 et à la revue Zadig, depuis leurs créations. Qu'il célèbre la "famille nouvelle", s'interroge sur la "démocratie du sommeil", évoque la (non-)"politique touristique" de la France, appelle à la création de "treize grandes mosquées", convoque ses analyses sur l'agriculture, le temps, le climat ou encore la circulation à vélo, le sociologue nous propose de penser nos sociétés et les grands sujets qui l'ont traversée ces dernières années.
« Boris Cyrulnik et Tzvetan Todorov ont traversé l'époque de manière singulière. Tous deux sont devenus des penseurs plébiscités et des observateurs engagés de nos sociétés. L'un et l'autre ont connu le totalitarisme et cherchent à comprendre ce qui peut nous permettre de résister à la terreur. Telles sont les raisons de ce dialogue sur la capacité des individus à basculer dans la « barbarie » ou bien à y résister, au moment où une Europe meurtrie par les attentats - s'interroge sur son devenir. » Nicolas Truong
Même si les partis populistes d'extrême droite ont connu un développement différent dans les pays étudiés dans cet ouvrage (Autriche, Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie, Suisse), ils ont en commun de nombreux caractères. Parmi ceux-ci, l'un des plus inquiétants touche à l'évolution de leur ligne idéologique. La notion de grand remplacement prolongeant celle du rejet de l'immigration en est un indice, mais plus généralement, après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme et avoir tenté de présenter une façade respectable, force est de constater que les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire. Un livre admirablement construit et documenté.
« Toujours plus de haine, toujours plus d'insultes : pour ou contre tout et n'importe quoi, pourvu que l'émotion l'emporte sur la raison, la panique morale sur l'argumentation. ».
Nicolas Bancel, Rachid Benzine, Magali Bessone, Pascal Blanchard, Gilles BoËtsch, Ahmed Boubeker, Philippe Corcuff, Claire Cosquer, Juliette Galonnier, Sophie Guérard deLatour, François Héran, Philippe Huneman, Monique Jeudy-Ballini, MeMphis Krickeberg,Nicolas Lebourg, Éléonore Lépinard, Françoise Lorcerie, ,Philippe Marlière, Nonna Mayer, Sarah Mazouz, Laure Murat, Alain Policar, Myriam Revault d'Allonnes, Jacob Rogozinski, Haoues Seniguer, Patrick Simon, Martine Storti, Julien Talpin, Michel Wieviorka, Valentine Zuber...
Le meilleur ennemi de l'État, c'est la guerre. Cet essai propose une réflexion novatrice sur la guerre. Pour Pierre Clastres, la guerre est une façon de repousser la fusion politique, et donc d'empêcher la menace d'une délégation de pouvoir menant aux dérives intrinsèquement liées à la trop grande taille d'une société. La guerre et l'institution étatique, posées dans une relation d'exclusion, chacune impliquant la négation de l'autre, se conditionnent donc mutuellement.
« Gioconda est un de ces «petits» livres que l'on n'oublie pas de sitôt. Dans la Grèce de la Seconde Guerre mondiale, deux adolescents vont découvrir la magie du désir et de l'amour. La tourmente de la guerre emportera cet amour mais ce livre nous le restitue avec une force, une vérité extraordinaires et nous gardons longtemps au coeur sa lumière. » Marie-Jo Sotto-Battesti, librairie Goulard, Aix-en-Provence
« Edgar Morin prend la plume pour dire ce qu'est la gauche, son histoire, ses combats, ses erreurs, ses évolutions. Le célèbre sociologue dresse le portrait sans concession d'une gauche qui cherche son souffle. Il nous rappelle les valeurs qui sont celles du peuple de gauche et qu'il serait grand temps de retrouver.
Remontant aux sources libertaires, socialistes et communistes de ce mouvement populaire, il y ajoute la nécessaire dimension écologique qui pousse plus que jamais l'humanité vers une communauté de destin.
Comme toujours quand il fait entendre sa voix, Edgar Morin parle avec empathie pour l'homme et son devenir.
Ses mots et ses pensées nous arrivent telles des vibrations qu'il nous revient de transformer, chacun d'entre nous, en actions lucides et responsables. » Éric Fottorino
En une seule journée, les rivalités et les haines vont faire basculer le destin de cette fratrie dysfonctionnelle d'une famille de notaires rouennais, alors que la succession du chef de clan rouvre des plaies jamais refermées... Comme disait Léon Tolstoï, « chaque famille malheureuse l'est à sa façon ». Le malheur des Lambert est noir et parfois mesquin. Le récit s'organise autour de trois lignes narratives qui se rejoignent dans un final dramatique, occasion de révéler des secrets inavouables. Car si toutes les familles ont une chose en commun, ce sont les secrets. Pour faire passer ces vérités gênantes, l'auteur a opté pour un ton caustique et mordant, souvent drôle, parfois cynique, qui pointe quelques travers universels de l'être humain.
« Pour comprendre la tragédie humaine sur la terre afghane, il faut lire Spôjmaï Zariâb. » Atiq Rahimi, prix Goncourt « Au centre des récits de Spôjmaï Zariâb, il y a les femmes, dressées contre la violence qui leur est faite. Une description saisissante de l'atmosphère haineuse et brutale qui règne à présent dans une société colonisée par les talibans. (...) À sa manière, Spôjmaï Zariâb construit une oeuvre. Mais cette littérature du chagrin est d'abord une littérature de la vie, de la force qui va, par-delà le désespoir et l'absurdité du monde. Une littérature qu'il est urgent de découvrir si l'on veut comprendre
La capitaine Nina Meriem, spécialiste des groupuscules extrémistes au sein de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est chargée de mener une enquête sur les actions violentes d'un groupe d'extrême droite utilisant le nom de « Martel 732 ». Au lendemain de l'élection présidentielle, dans un contexte de débats politiques violents et de clivages brutaux, un nouveau gouvernement doit faire face à une menace de plus en plus précise. La démocratie peut-elle être renversée par ceux censés la protéger ? Comment un chef d'État-major des armées et une directrice des services de renseignement peuvent-ils répondre à cette menace ? Ne serait-ce pas là une tentative de déstabilisation étrangère ?
Initiateur de nombreuses actions vouées à l'écologie, Pierre Rabhi participe à l'indispensable conciliation de l'histoire humaine avec la réalité naturelle, seule garante de la survie de tous. Selon lui, la crise qui affecte la planète n'est pas structurelle, économique, écologique ou politique, mais avant tout profondément humaine. Il pense que notre modèle d'existence est erroné et qu'un nouveau paradigme replaçant l'humain et la nature au coeur de nos préoccupations - et l'économie, la technologie, la science à leur service - est indispensable et urgent. Après avoir mis sa propre vie en conformité avec ses convictions, il personnifie à travers ce texte l'homme public qu'il est devenu chemin faisant, en sensibilisant, en témoignant, mais aussi en incarnant les alternatives qu'il propose.
« Il visualisa le corps du garçon pendu dans l'obscurité. Il l'imagina tournoyant dans la tempête. Le vent du sud-ouest s'engouffrait toujours dans cette vallée. Il fouettait les arbres des environs. Le corps avait dû bouger, se balancer et tournoyer dans le vent, tout cela à moins de cent mètres de son propre lit. » L'adolescent Mark Saxton est mort. Il s'appelait aussi Maaka Pitama. Son père biologique, un Maori du nom de Tipene, vient voler sa dépouille afin de lui offrir des funérailles dans le respect de la tradition maorie. Sauf que c'est Box Saxton qui a élevé Mark, et il entend bien que son fils soit enterré sur les terres de sa propre famille. À travers l'affrontement terrible que vont se livrer les deux hommes, c'est un portrait sans concession de la Nouvelle-Zélande que nous propose Carl Nixon, dévoilant les tensions existantes entre les communautés du pays, l'attachement aux traditions et l'amour de la terre.
«?La pandémie nous a enfermés chez nous. À la ville comme à la campagne, en France comme partout dans le monde. La société des voyages et du tourisme, de la culture, des loisirs, même, a été comme suspendue au-dessus d'un vide immense. Et après?? Nul ne savait. Allions-nous encore parler de surtourisme, de pollution aérienne, de voyages lointains, de théâtres et de festivals?? Ou allions-nous garder les habitudes acquises de cet espace-temps arrêté?? Promenades de proximité, consommation de séries innombrables, repli sur le couple et la maison, télétravail, jardinage et animaux domestiques?? Ce livre pose ces questions et esquisse des solutions. Car après un tel choc, un tel temps de réflexion, ne peut-on remettre nos désirs de voyage en route, mais régénérés, renforcés, renouvelés?? Les auteurs de ce livre se sont nourris de leurs expériences propres mais aussi d'un grand colloque international à Nantes, qui fut très riche pour ouvrir des pistes et dessiner des projets. Et si nous faisions de ce dérèglement mondial oeuvre créatrice???» Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS. David Medioni est fondateur d'Ernest et directeur de l'Observatoire des médias de la Fondation Jean-Jaurès.
« C'est à une revisitation des époques fascisantes autant qu'à une attention extrême portée sur notre quotidien actuel et à l'influence de la cybernétique qu'il faut nous atteler pour endiguer ou tenter de ralentir la conquête méthodique et mondiale d'un «néo-fascisme-soft» qui est en train de s'installer comme théorème général et définitif pour l'ensemble de l'humanité. La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l'identique, mais il faut se méfier de ce «demain» indéchiffrable qui s'annonce.
Qu'est-ce qui rend possible le fascisme ? Quelle est son essence ? Et surtout : en avonsnous fini avec lui ? » Cette édition semi-poche bénéficiera d'un avant-propos inédit de son auteur.
"Une rencontre éblouissante, un échange étincelant, un message incandescent : la lumière jaillit de ce dialogue inédit entre Edgar Morin et Pierre Rabhi. Un moment de grâce, une sorte de miracle. Le sociologue et l'agroécologiste dissèquent le moment de bascule civilisationnelle auquel la ¬pandémie de ¬Covid-19 - un peu - et l'état du monde - beaucoup - convoquent l'humanité des hommes. Ensemble, ils dessinent une ¬pensée nouvelle où la poésie, l'amour et l'intelligence éclairent la voie vers un "humanisme régénéré" et une fraternité d'âme.
Brillant. " Denis Lafay
L'inquiétude préside lors de ce fictif congrès de Londres où se réunissent les chefs de file de la
bourgeoisie mondiale et leurs alliés cléricaux pour trouver une parade face à une menace
nouvelle : le mouvement ouvrier qui, bien que naissant, pourrait faire vaciller leur trône. Très vite,
et malgré l'absence de Bismarck (indisposé par une légère crise d'alcoolisme aigu), s'impose la
nécessité de doter le monde civilisé - pudique dénomination du capitalisme mondial - d'une
nouvelle religion capable par ses commandements de rétablir l'ordre. Ce sera celle du Capital.
Toute religion ayant besoin de tables de la loi, les voici dévoilées avec ce « Dieu mangeur
d'hommes », son saint esprit « Crédit » entouré de ses saints et adossé à son catéchisme... Farce
délirante et parodique, le texte de Lafargue est un pur régal : le combat pour la justice sociale s'y
avère compatible avec l'humour et l'impertinence.
Dans un futur proche, la contre révolution conservatrice l'a emporté, la laïcité et le féminisme ne sont même plus répertoriés dans les encyclopédies en ligne. Les « délatrices » de Me Too sont emprisonnées, les Femen sont les gibiers favoris des chasses du vieux Poutine et le feminicide est dépénalise. Les quotas F. limitent l'accès des femmes aux espaces de pouvoir. Le mariage et la prostitution sont les seules issues pour celles qui ont de l'ambition. Tokiko voit le jour dans ce monde.
Elle est programmée dès la naissance pour devenir geisha. Son corps et ses compétences lui assurent un avenir radieux. Elle connaît sa valeur. À l'achat, elle est le produit de consommation le plus cher du monde. Seulement, Tokiko n'est pas une femme comme les autres, elle n'a ni parents ni famille, juste un créateur, Malenki Krum. Produites en séries, les soeurs de Tokiko pourraient assurer la fortune des financiers du projet de Krum. Mais Malenki a conçu sa Tokiko comme un modèle unique, émancipé et libre. C'est cette errance vers l'humanité qu'elle nous raconte. Une errance dans laquelle Tokiko n'est jamais seule. D'autres femmes l'accompagnent, de vraies femmes, esclaves ou dissidentes, mais aussi toutes les autres, celles qui vivent en elle dans ses mémoires de machine, et qui guident ses pas.