Oui, j'étais Jack Kerouac, revenu d'entre les morts, mes souvenirs et mes émotions intacts. Pourtant, d'une manière ou d'une autre,j'avais changé. Plus tôt ce jour-là, je m'étais senti désorienté à mon réveil, me retrouvant au bord d'une autoroute à double voie cernée de montagnes aux cimes grandioses, mon sac à dos à mes pieds dans la boue, Qu'est-ce que je faisais là ?
Ainsi commence Le Fantôme de Kerouac, roman exubérant de la grand-route. À travers l'histoire de Frankie McCracken, jeune admirateur du grand Jack Kerouac et dont le parcours rejoindra celui de son maître, Le Fantôme de Kerouac nous fait revivre l'esprit sauvage et « béatifique » de la génération de Sur la route.
Tout comme Jack Kerouac, revenu d'entre les morts pour « guider » son protégé, Frankie McCraken plongera à son tour dans le monde du sexe, de la drogue et des fausses sensations pour, au bout du compte, se réveiller au pays des merveilles d'un âge nouveau peuplé de Grands Saints Vagabonds.
Se déroulant principalement dans le quartier de Haight-Ashbury de San Francisco et sur le sommet du Mont jubilation dans les Rocheuses canadiennes, ce Fantôme de Kerouac nous fait voyager de Montréal à Chicago, de la petite ville de Sainte-Thérèse-sur-le-lac à la Big Apple et ainsi jusque dans le Vide sans fin de l'éternité dorée. C'est une oeuvre extravagante et folle, qui entreprend de prouver que Jack Kerouac luimême, le Roi des Beats, est encore sur la route.
Couiza, un camp de concentration discret, qui n'a pas fait et ne fait pas parler de lui. Ou presque. À la différence des autres camps de réfugiés espagnols, celui de Couiza-Montazels qui ouvre début février 1939 dans le département de l'Aude, voisin des Pyrénées-Orientales, est composé exclusivement de femmes et d'enfants de moins de 15 ans. C'est le plus misérable de tous les camps installés dans ce département. Le fait que des femmes l'occupent n'est pas étranger aux dures conditions de vie transformant un lieu d'accueil en forteresse ; une ancienne usine à chapeaux désaffectée constituée d'immenses salles, dépourvues du confort minimum : litières en paille les premières semaines, 6 robinets d'eau en plein air pour la toilette, 6 trous en guise de WC pour une population de plusieurs centaines de personnes. Un détachement de gendarmes en armes assure nuit et jour la garde de l'usine transformée en prison, ce qui fera dire à l'historien Bernard Salques, lors d'un colloque tenu à Carcassonne : « Couiza est un lieu fermé dans les deux sens, de l'intérieur vers l'extérieur, et de l'extérieur vers l'intérieur ». L'objectif de ce récit est de fixer la mémoire d'une époque au plus près de la vérité des faits et des témoignages sur le fonctionnement d'un lieu de vie censé abriter des personnes fragilisées par leurs conditions d'exilés. Des femmes et des enfants emportés dans les remous de l'histoire, fuyant leur pays en guerre, menacées de mort pour certaines d'entre-elles, à l'avenir incertain pour toutes. La complicité des pouvoirs publics qui ont inspiré et souvent couvert les dysfonctionnements, inhérents pour une part à l'imprévisibilité des événements sans précédent entraînant des exactions identifiées pour certaines, ne fait aucun doute.
Proche de Frédéric Dard durant trente-cinq ans, Fred Hidalgo livre un récit passionnant sur le créateur de San-Antonio. Nourri d'entretiens, de confidences, d'anecdotes, de correspondances et de documents inédits, Le Roman de San-Antonio retrace en deux tomes (San-Antonio poussa la porte et Frédéric Dard entra et San-Antonio sans alter ego, complété d'un cahier photo et d'importantes annexes) l'histoire étonnante à deux faces du romancier français le plus prolifique et populaire du XXe siècle (quelque 300 livres vendus à près de 250 millions d'exemplaires). Plus qu'une biographie, plus qu'un témoignage, c'est autant « le siècle de Frédéric Dard » (1921-2021) que « la totale » sur San-Antonio. Ce premier tome s'achève alors que celui-ci, plébiscité par son lectorat mais toujours boudé par l'intelligentsia, bâtissait une oeuvre au style novateur et à la prose hilarante, singulière dans la gravité de ses propos, mais follement revigorante, surtout dans sa traque d'une espèce honnie qui le rendait xénophobe : la race des cons, seuls « véritables étrangers de l'existence »...
Trois femmes luttent tout le long du XXe siècle pour trouver leur place et celle de leur famille dans le cadre de la Révolution industrielle provoquée par le développement des usines textiles de la région du Vallès en Catalogne.
Sous la plume de la journaliste Gemma Ruiz l'on découvre la vie de ces trois femmes, de générations différentes, nées dans un monde rural qui se transformera en bassin industriel et urbain de Sabadell. Elles devront s'adapter progressivement aux effets de cette révolution liée au développement de l'industrie textile, au passage d'une vie paysanne aux faubourgs d'une ville en pleine industrialisation et surtout aux changements que cela entraînera sur le quotidien de leur vie familiale.
Proche de Frédéric Dard durant trente-cinq ans, Fred Hidalgo livre un récit passionnant sur le créateur de San-Antonio. Nourri d'entretiens, de confidences, d'anecdotes et de documents inédits, Le Roman de San-Antonio retrace en deux tomes (San-Antonio poussa la porte et Frédéric Dard entra et San-Antonio sans alter ego) l'histoire étonnante à deux faces du romancier français le plus prolifique et populaire du XXe siècle (quelque 300 livres vendus à près de 250 millions d'exemplaires). Plus qu'une biographie, plus qu'un témoignage, c'est autant « le siècle de Frédéric Dard » (1921-2021) que « la totale » sur San-Antonio avec son style unique entre Céline et Rabelais. Ce tome 2 est celui de la reconnaissance, une fois que Frédéric Dard et San-Antonio auront « opéré leur jonction »... Il est complété d'un cahier photo de 16 pages et d'importantes annexes (bio-bibliographie intégrale, correspondance inédite, etc.).
Soleils d'or, le Rêve d'Escaro est inspiré de l'affaire Rey-Maupin, un fait divers qui a eu lieu en région parisienne en 1994, marquant les esprits par sa violence, la jeunesse des protagonistes, leur personnalité, le mystère qui l'entoure ainsi que par ses possibles motivations politiques.
Banlieue parisienne. Au milieu des difficultés, du chômage, de l'absence de perspectives, Gabriel grandit au sein d'une cité où se mêlent espoirs et dérives, où naissent les inimitiés et les solidarités. Il surnage grâce à son amour immodéré de la montagne où il n'est encore jamais allé, mais qu'il connaît par coeur pour la parcourir sur internet et les réseaux. Sa rencontre avec Julien, alpiniste amateur, va lui permettre de concrétiser son graal. Il le suit dans son club, part dans un camp d'été où il rencontre Charline, son premier amour et d'autres jeunes rêvant de fuir cette société qui ne veut pas d'eux : Nemo et Mouna. Ils habitent un squat banlieusard, veulent s'installer dans une ferme abandonnée à Escaro, un village des Pyrénées-Orientales, et rêvent... soixante-huitards attardés, d'y construire leur société parallèle. Mais pour cela il faut un peu d'argent... avoir juste de quoi se lancer...« Ce n'est pas un problème, l'argent, je sais où le trouver ». Nemo est sûr de lui. Ils imaginent alors un scénario tranquille, un braquage sans risques. L'attaque sans violence d'un bureau où l'argent liquide abonde. Mais tout va déraper.
Jean Kouchner est journaliste, consultant, professeur associé à l'Université de Montpellier-1. Homme de radio depuis 1977, il fut directeur du CFPJ de Montpellier de 1993 à 1999 et du CFPJ international. Il enseigne le journalisme et la radio dans de nombreux pays étrangers. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages touchant le monde du journalisme et de la montagne.
L'histoire commence à Beausite, banlieue de Tunis en 1947, au temps où Alice Barenti, 15 ans et demi, tombe folle amoureuse du mystérieux Neldo, agent-recruteur du Mossad en Afrique du Nord. Mais il y a aussi le jeune Paul Samama, affairiste en culotte courte ou presque, qui s'est juré de n'épouser qu'elle. Partagée entre Neldo l'idéaliste et Paul l'ambitieux, Alice traverse sa jeunesse à vélo, au milieu des rires et des cris d'une famille si nombreuse qu'on ne sait plus qui est qui, dans cette Tunisie qu'on dirait ensoleillée à jamais.
Mais l'Histoire guette tous ces personnages comme au coin du bois, et avec la décolonisation, le paradis de Beausite est bel et bien perdu. L'exil pousse Alice et les siens vers la France aimée mais inconnue. Seulement son dilemme amoureux entre Neldo et Paul, traverse la Méditerranée avec elle et l'accompagnera jusqu'à son dernier souffle.
Histoire d'une famille tune et d'un amour fou, Une Nuit à Carthage est un roman polyphonique, un joyeux foutoir, une ode à l'éternelle jeunesse.
Ce roman au naturel et à la fluidité poignante est une saga romanesque où la vie et les drames éclaboussent à chaque page et les secrets aussi. Il a le souffle et la spontanéité de certains grands livres, de ceux dont le souvenir demeure longtemps après les avoir refermés.
Charles Trenet nous a quittés il y a maintenant vingt ans. À l'occasion de cet anniversaire Balzac éditeur publie La folle jeunesse de Charles Trenet relatant ses jeunes années entre Narbonne et Perpignan où il rencontrera le poète Albert Bausil qui deviendra son mentor et ami.
Charles Trenet était la fraîcheur même. À sa mort, le 19 février 2001, un titre comme, Y 'a d'la joie avait 64 ans ; Que reste-t-il de nos amours, 59 ans ; Le jardin extraordinaire, 44 ans et Fidèle fêtait son trentième anniversaire.
Ce sont des chansons d'aujourd'hui et de toujours. Il fallait sans doute être le fils d'une Narbonnaise et d'un Perpignanais, mélange détonant de sangs cathare et catalan, avec, d'un côté, la lucidité ironique d'un Pierre Reverdy et, de l'autre, l'imagination débridée d'un Salvador Dali, pour savoir capter dans l'air du temps toute l'alchimie qui donnerait son sens à une époque et poursuivrait de son parfum universel des générations entières.
Fou, il l'était surtout sur scène, épousant par sa gestuelle, à laquelle n'étaient certainement pas étrangères les élucubrations de la bande à Bausil au temps de sa folle jeunesse à Perpignan, ses textes délirants et sa musique trépidante. Des malheurs de son enfance narbonnaise, il tira une philosophie du bonheur selon laquelle il fallait cultiver ses « jeunes années » jusqu'à ce que mort s'ensuive. Dès lors qu'on « chante, la vie n'est pas méchante ». La vie de Charles Trenet (1913-2001), c'est le roman d'un éternel jeune homme.
L'écrivain Chris W. Ewing reçoit, un matin, un étrange courrier contenant une photo de l'actrice Jean Seberg en marinière, souriant au photographe, au dos de laquelle figurait un message d'une écriture nerveuse : « Cher monsieur Ewing, comme vous aussi, êtes né dans le Dakota du Nord, vous saurez me comprendre. Je sais qui l'a tuée ! Aidez-moi ! A très vite. Sue White. » Sue entraîne Chris dans une enquête périlleuse. Cette mystérieuse jeune américaine, fascinée par Jean Seberg, intrigue Chris. De Paris à Williston, au coeur du Midwest, envoûté par sa passion pour cette jeune fille à la personnalité dérangeante, Chris entreprend un voyage initiatique qui va nous révéler de nouveaux éléments sur la fin tragique de l'égérie de la nouvelle vague qui a incarné un idéal féminin pour toute une génération et dont la vie, ellemême, fut un roman.
Une artiste sculpteure un peu toquée, Sylvie Malys, a réuni dans Art Sens, deux univers : la Sculpture et la Gastronomie. 34 Grands Chefs connus à travers le monde : Meilleurs Ouvriers de France, Étoilés, Grands Restaurateurs se sont inspirés des sculptures de Sylvie Malys pour créer, sculpter des recettes gourmandes qui vous guideront entre gourmandise et éveil artistique. Pour allier Art et gastronomie, il fallait le talent d'une artiste aux mille facettes. Comédienne et sculpteure, Sylvie Malys est loin d'être une inconnue dans le monde de la gastronomie créant de nombreux Trophées tels les Trophées du Volant des chefs - Édition du Castellet, le Trophée Masse - Foie gras & Truffe, le Trophée du Meilleur Sommelier de France 2018 et 2020 et le Trophée du Meilleur Jeune Sommelier de France 2021. Toutes ces rencontres, tous ces partages lui ont donné l'envie, le désir de cette communion artistique entre la sculpture et l'assiette d'un Chef... Deux oeuvres qui se retrouvent dans les sens et les couleurs et qui ont donné naissance à cet ouvrage unique et fortement illustré : ART SENS.
Après nous avoir fait vivre, à travers l'histoire de son village fictif de « Santa-Coloma », les causes lointaines et les préludes au conflit, la fin du premier tome nous a laissés au moment où l'état de guerre provoqué par le soulèvement militaire contre la République s'étend à tout le pays. Des centaines de milliers d'hommes et de femmes, dont la plupart n'avaient jusque-là jamais fait de mal à une mouche, se sont mis en marche les uns en direction des autres pour s'affronter dans une lutte sans merci destinée à devenir l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. Á Santa-Coloma, Colette n'a pas pu empêcher Dago, l'homme de sa vie, le père de ses enfants, de partir lui aussi au combat. Tandis qu'Ángel, également engagé dans une colonne de miliciens anarchistes, commence à remettre en doute sa foi en la révolution sociale. Projetée à son tour dans le tourbillon des évènements, son volontarisme allié à son sens atavique du réel va à présent l'amener à tendre de plus en plus souvent la main à tous ceux que les circonstances placeront dans les mêmes difficultés qu'elle. Avec et grâce à ses compagnons d'infortune, elle va surmonter une à une toutes les épreuves qu'elle aura à traverser. Á la fin du roman, elle sera devenue une « héroïne » et se sera redécouverte elle-même en dépassant son propre égo. Elle aura acquis la possibilité de repartir sur de nouvelles bases et de régénérer l'avenir de toute sa lignée.
L'eau des deux rivières nous raconte la tension entre la chimère qui nourrit la réalité mais qui écrase aussi la vie et la vie à tout prix au-delà du rêve. Les guerres et les révolutions comme tombeaux de toutes les illusions ou alors comme « extra ordinaires » opportunités de révélation à soi-même ?
1992, année des Jeux Olympiques de Barcelone et de la guerre des Balkans. Ferran Simo rentre d'un séjour en Yougoslavie où le hasard d'un travail l'a conduit. Barcelone vit alors dans l'euphorie des Jeux Olympiques, mais il peine à oublier Sarajevo assiégée par les milices serbes bosniaques, qui ont réduit sa volonté à celle d'un animal et que seule la chance le sauvera de la mort. Barcelone se prépare à inaugurer les Jeux. Grâce à la proposition insolite d'un ami, Ferran Simo change d'identité et va rencontrer deux femmes avec lesquelles il aura une relation qui aurait pu changer sa vie si les ombres de son passé ne l'en empêchaient.
Après les deux premiers volets des aventures de Joan & Valentine qui firent connaître nos deux héros : Joan, le Catalan et Valentine, la Parisienne et le second volet qui amena la Parisienne à vivre en pays Catalan, revoici nos héros aux prises avec la maternité !
Branle-bas de combat chez Joan et Valentine, catalan convaincu et parisienne dans l'âme (à moins que ce ne soit l'inverse...) ! Les voilà maintenant parents de deux charmantes petites filles, métisses de Perpignan et de la capitale. Des berceuses catalanes au Front de libération des cargols, c'est une guerre culturelle qui s'installe à Coustouille entre le fier Joan et la rusée Valentine, sous le regard amusé de deux petites filles. Plus que jamais, le rouge et or flottera sur la Tour Eiffel et le jambon-beurre se dégustera au sommet du Canigou.
Dans un troisième tome plein de tendresse, Guillem continue de revisiter avec humour et fantaisie les accrocs culturels qui font le sel de la rencontre entre Nord et Sud.
L'eau des deux rivières" est une saga familiale construite autour de la guerre civile espagnole. Le roman est écrit du point de vue anarchiste, car il se déroule en grande partie en Catalogne où l'anarchisme, en particulier l'anarcho-syndicalisme, était largement implanté. Parmi tout un petit monde de représentants pittoresques et savoureux de la Catalogne rurale des année 20, l'auteur s'intéresse plus spécialement à deux personnages, protagonistes antinomiques et complémentaires dont les trajectoires individuelles vont sans cesser se croiser et se recroiser tout au long du récit pour tisser la trame de la grande histoire.
Un humble forgeron catalan obtient l'immortalité en même temps qu'une bourse d'or inépuisable en concluant un pacte avec le diable. Après avoir bourlingué à travers les siècles, du Moyen Âge aux abords du troisième millénaire, Joan Ferrer est incarcéré en Angleterre où, depuis sa cellule, il revient sur sa longue existence, sur les multiples vicissitudes qu'il a vécues, les vices qu'il a pratiqués, les plaisirs qu'il a connus, les palais et salons fréquentés, les sages et hommes de pouvoir rencontrés, et les nombreuses femmes aimées.
Dans une lettre qu'il adresse à la Reine d'Angleterre, Joan Ferrer expose les faits qui l'ont condamné à une peine aussi dure qu'injuste, sans pour autant demander sa clémence?: «?Une succession d'erreurs funestes m'a relégué dans une prison haute sécurité de votre royaume. Je vous écris ces lignes du fond de mon désespoir pour que vous puissiez envisager la possibilité d'intercéder en ma faveur. Je reconnais que j'ai eu une vie singulière. J'ose vous demander, je vous en prie, de ne pas abandonner la lecture de ces pages, mue par un sentiment d'incrédulité tout à fait logique. Tout ce que j'ai écrit est aussi certain que le double mur qui entoure cette prison?: celui que l'État a érigé et celui que ma propre inconscience a bâti autour de moi.?» Parabole sur l'immortalité et le pouvoir, Lettre à la Reine d'Angleterre, entraîne le lecteur à travers les siècles dans un crescendo passionnant qui conduit à un développement pour le moins surprenant.
Septembre 1953. Depuis sept ans, l'armée française se bat pour conserver l'Indochine, la perle de l'Empire. Trois frères niçois d'origine russe y vivent. Serguei Volkov, ancien chanteur d'opérettes raté qui exerçait dans les guinguettes de la banlieue parisienne, enseigne les lettres dans un lycée privé de Saigon. Il explore les quartiers chauds de la ville, en découvre les librairies, les boites de nuit. Fasciné, il arpente tous les jours la rue Catinat à la recherche de nouveaux plaisirs. Il s'éprend de My Tiên, une jeune collègue qui enseigne le vietnamien. Il découvre vite qu'ardente patriote elle est communiste et a rejoint les rangs du Vi?t Minh. Elle échappe à la police française et gagne le maquis. Dimitri, polytechnicien et mathématicien hors pair, déchiffre les codes de l'ennemi en compagnie d'autres spécialistes. Il vit à Dalat, petite station climatique au coeur de la cordillère annamitique construite pour et par les Français qui fuient la dureté du climat tropical. Malgré tout, il tombe malade et passe sa convalescence au Cap Saint-Jacques, la plage des Saigonnais. Il y meurt lors d'un massacre perpétré par les communistes vietnamiens. Harry Volkov, devenu borgne un an plus tôt, est affecté à l'état-major de Hanoi où ses connaissances linguistiques lui permettent de vendre la propagande gouvernementale à la presse française et étrangère. Il tombe amoureux d'Armance, une jeune veuve, Française d'Indochine richissime. Ils vivent une passion intense ternie par des ruptures à répétition et des scènes épuisantes. Brisé nerveusement, prisonnier de ses sens, le jeune officier, pour échapper à ses démons, obtient sa mutation à Ði?n Biên Ph?. Il participe aux derniers combats et à la chute de la garnison avant d'être fait prisonnier comme des milliers de camarades. Il survit dans les camps de prisonniers disséminés dans la jungle. Libéré grâce aux accords de Genève, il repart pour Hanoi où Armance lui fait une dernière scène. Il revoit son frère Serguei après que celui-ci a appris qu'il a rencontré MY Tiên, devenue infirmière dans la jungle. Serguei décide de s'installer dans la république du Nord Vietnam car il est convaincu qu'il y retrouvera My Tiên et qu'ils pourront se marier. Les années ont passé. Les corbeaux et les touristes se sont emparé du vieux temple de la littérature de Hanoi. Il ne reste que quelques bulles, quelques monuments moussus et vides, témoins dérisoires et nostalgiques de la présence française.
Le Festival Pablo Casals approche les trois quarts de siècle. Un Festival né en 1950 à Prades dans ce village catalan où Pau Casals avait décidé de vivre en exil et de faire silence pour montrer son opposition au régime franquiste. Il était alors un violoncelliste de premier plan, un chef d'orchestre et un compositeur universellement reconnu, le membre du mythique trio Cortot, Casals, Thibaud.
À l'occasion du bicentenaire de J.S Bach, ses amis musiciens américains, qui connaissaient tous l'adoration que le maître éprouvait pour Bach, le poussèrent à célébrer cet anniversaire. Ainsi naquit une série de concerts qui ne portait pas encore le nom de festival, et qui se déroula dans l'église Saint-Pierre de Prades.
La sobriété imposante et majestueuse des églises romanes du Conflent devint très vite l'écrin de sublimes concerts. L'Abbaye Saint-Michel de Cuxa, alors partiellement en ruines, devenue le lieu mythique du Festival, accueille au fil des décennies, d'éminents artistes venant de tous les coins du monde. Le festival Pau Casals de Prades devient indiscutablement un des plus grands festivals de musique de chambre au monde. Après le départ de Pau Casals, le festival sera porté par divers directeurs artistiques (dont on retiendra les 30 années de la direction de Michel Lethiec et le passage de flambeau en 2020 à Pierre Bleuse) qui enrichiront et marqueront de leur empreinte l'héritage de Pau Casals.
Dans cet ouvrage abondamment illustré, l'auteur retracera également l'évolution du rôle d'acteur culturel local du festival qui attire et séduit chaque été un public international, par une programmation originale qui mêle répertoires classique et contemporain.
« Vagabond pour l'éternité... était-ce là son destin ? », s'interrogeait le 28 octobre 1872 Simon Rouget, marchand ambulant, avant de s'établir avec son frère cadet Théophile à Thuir, gros bourg des Pyrénées-Orientales où ils seront à l'origine d'un véritable empire industriel autour de l'un des plus fameux apéritifs de tous les temps, le Balzamo.
Quelque soixante-quinze ans plus tard, en 1947, après sa libération du stalag, le médecin-lieutenant Élisée Kasprzak démissionne de l'Armée et s'installe à son tour dans la petite ville de Thuir. Il y croisera la trajectoire d'un certain nombre de personnages haut en couleurs. L'entrecroisement de ces destins va tisser celui de la maison Balzamo, des frères Rouget et de leur descendance mais aussi de la population de la petite ville.
Avec Sambucus, Patrick Fornos a voulu, dans une belle écriture classique, évoquer le développement et la chute de l'industrie entrepreneuriale en cours au XIXe siècle dans une petite ville du Sud de la France ; et relater à travers des personnages à la truculence très méditerranéenne, la perte des idéaux du Front populaire et des belles espérances issues de la Résistance.
Sambucus, est la version romancée de l'épopée du Byrrh, ce célèbre apéritif créé à Thuir, Pyrénées-Orientales, en 1866, dont la marque a été déposée en 1873. D'abord conçu par une fratrie de drapiers ambulants comme un médicament à base de vins, de quinquina et composé de différentes épices telles que le café, le cacao, la fleur de sureau, la camomille ; l'ordre des pharmaciens de Montpellier ne voyant pas cela d'un bon oeil, intente un procès aux frères. Ces derniers se voient obligés de retirer de la vente l'élexir et ont l'idée, en réduisant la dose de quinquina, de transformer le médicament en vin d'apéritif. Le succès est assuré.
La Tunisie est indépendante depuis 1956, le gouvernement dirigé par Bourguiba revendique, en juillet?1961, la base navale de Bizerte restée française. La tension monte entre les 2 pays, ce que l'on nomme aujourd'hui «?la crise?» ou «?les événements?» de Bizerte se règle en 2 jours de combats meurtriers. Sur les 50?000 Français restés en Tunisie, près de 8?000 quittent le pays pour rejoindre la France.
À l'occasion d'un déménagement, Loïc Bana, peintre en vogue, trouve une lettre de son père Paul.
Soudain son enfance qu'il n'a cessé de fuir, Montrouge, cette banlieue qu'il arpentait seul, la clé de l'appartement autour du cou lui sautent au visage comme un chat. Tout lui revient, le départ de Tunisie en catastrophe, fin des années 1960, cette bâtisse rouge de l'avenue Verdier, l'arrivée des Zuili, une famille plus qu'étrange, Monique, Hey Jude, et ce cheveu blanc qui avait poussé à 7 ans et demi tout au fond de son coeur. Loïc s'allonge sur son fauteuil en cuir Havane et revoit tout comme dans un film.
Après Une nuit à Carthage qui évoquait une époque révolue au sein d'une Tunisie aujourd'hui disparue où se mêlait amour perdu puis retrouvé, enfance sacrifiée, pays à bâtir et vie à reconstruire, Annick Perez revient - comme un « détail » d'une peinture - avec « L'enfant étranger » sur certains des personnages d'Une nuit à Carthage désormais installés dans une banlieue parisienne en ces années 60 où les soubresauts de l'Histoire tunisienne les a contraints à s'établir. Mais l'histoire et les protagonistes se veulent totalement différents même si on peut retrouver quelques images d'Une nuit à Carthage, son précédent roman, qui avait obtenu un grand succès auprès de la presse juive et du public essentiellement séfarade.
Fils d'un officier français, Joan-Daniel Bezsonoff a choisi d'écrire ses romans et essais en catalan. Un parti-pris qui est aussi un manifeste, un refus militant de voir sombrer dans l'oubli des pans entiers de mémoire humaine et avec eux des valeurs éternelles aujourd'hui frappées d'obsolescence comme l'honneur ou la parole donnée.
L'année de Syracuse - dont le titre original catalan est «Matar De Gaulle» - pose un regard inédit sur l'odyssée de Jean-Marie Bastien-Thiry, l'instigateur de l'attentat du Petit-Clamart, et sur la personnalité plus complexe qu'il n'y paraît du Général de Gaulle. À ces portraits en clair-obscur répond un monde solaire, exubérant, écrasé de couleurs, de senteurs et de contradictions, saisi dans sa dernière floraison, juste avant l'hiver de l'exil : l'Algérie française, paradigme de la fin d'une époque.
Prenant racine dans une famille d'origine catalane, celle du commandant Vidal, installée en Algérie, ce roman raconte la difficile gestation de l'indépendance algérienne, les attentats terroristes perpétrés par les deux camps et le complot contre le pouvoir central des années soixante. À la fois brillant, ironique et sentimental, l'auteur revient à ses passions profondes : l'histoire contemporaine, la caste militaire, et son amour des langues aussi diverses que l'afrikaner ou l'occitan. Un livre élégant et désespéré qui couche au même lit humour et nostalgie. Il faut bien survivre...
«Le bruit sourd d'un plongeon. Un panache d'eau éclabousse Nina et les premières pages d'Un été catalan, le roman qu'elle est en train de lire.» Au coeur d'un été sur l'île de Majorque, Christine, Nina et ses enfants séjournent dans un domaine plein de charme entouré de pinèdes où bruisse le chant des grillons. Quand un panache de fumée transforme des vacances idylliques en cauchemar. Un incendie que des vents contraires alimentent va bouleverser l'ordre du monde. Un été catalan n'est pas seulement un roman sur l'été, la jeunesse, la passion, la mer, la nature; c'est un roman où les héros adolescents perdent leur innocence et deviennent adultes. Mais qui résoudra l'énigme de la disparition du père? Cette fiction initiatique revisite une certaine «légende urbaine» et le mythe biblique mais toujours vivace,ô combien, de Lilith.