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Balzac
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Le camp oublié des Espagnoles : Couiza-Montazels 1939
Georges Chaluleau
- BALZAC
- L'envers Du Decor
- 26 Mai 2023
- 9782373200997
Couiza, un camp de concentration discret, qui n'a pas fait et ne fait pas parler de lui. Ou presque. À la différence des autres camps de réfugiés espagnols, celui de Couiza-Montazels qui ouvre début février 1939 dans le département de l'Aude, voisin des Pyrénées-Orientales, est composé exclusivement de femmes et d'enfants de moins de 15 ans. C'est le plus misérable de tous les camps installés dans ce département. Le fait que des femmes l'occupent n'est pas étranger aux dures conditions de vie transformant un lieu d'accueil en forteresse ; une ancienne usine à chapeaux désaffectée constituée d'immenses salles, dépourvues du confort minimum : litières en paille les premières semaines, 6 robinets d'eau en plein air pour la toilette, 6 trous en guise de WC pour une population de plusieurs centaines de personnes. Un détachement de gendarmes en armes assure nuit et jour la garde de l'usine transformée en prison, ce qui fera dire à l'historien Bernard Salques, lors d'un colloque tenu à Carcassonne : « Couiza est un lieu fermé dans les deux sens, de l'intérieur vers l'extérieur, et de l'extérieur vers l'intérieur ». L'objectif de ce récit est de fixer la mémoire d'une époque au plus près de la vérité des faits et des témoignages sur le fonctionnement d'un lieu de vie censé abriter des personnes fragilisées par leurs conditions d'exilés. Des femmes et des enfants emportés dans les remous de l'histoire, fuyant leur pays en guerre, menacées de mort pour certaines d'entre-elles, à l'avenir incertain pour toutes. La complicité des pouvoirs publics qui ont inspiré et souvent couvert les dysfonctionnements, inhérents pour une part à l'imprévisibilité des événements sans précédent entraînant des exactions identifiées pour certaines, ne fait aucun doute.
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Delacroix Cimaises marocaines
Maurice Arama
- BALZAC
- Collection D'art Bob Ore
- 14 Novembre 2022
- 9782373200782
En débarquant à Tanger, fin janvier 1832, Eugène Delacroix (1798-1863) espère découvrir l'Orient, le vrai, loin des improbables « turqueries » qui font fureur dans les milieux artistiques de l'époque. Il ne séjourne au Maroc que cent vingt-cinq jours, pas un de plus, mais, de retour à Paris, il n'a de cesse de puiser dans ses viviers marocains et, durant trente ans, de prolonger librement sur des toiles les embrasements nés de son périple méditerranéen de six mois. Il en revient ébloui et n'oubliera jamais ce véritable choc de couleurs, de sons, de costumes. « Le beau court les rues, il y est désespérant », dira-t-il de Tanger et de tant d'autres cités.
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Soleils d'or, le Rêve d'Escaro est inspiré de l'affaire Rey-Maupin, un fait divers qui a eu lieu en région parisienne en 1994, marquant les esprits par sa violence, la jeunesse des protagonistes, leur personnalité, le mystère qui l'entoure ainsi que par ses possibles motivations politiques.
Banlieue parisienne. Au milieu des difficultés, du chômage, de l'absence de perspectives, Gabriel grandit au sein d'une cité où se mêlent espoirs et dérives, où naissent les inimitiés et les solidarités. Il surnage grâce à son amour immodéré de la montagne où il n'est encore jamais allé, mais qu'il connaît par coeur pour la parcourir sur internet et les réseaux. Sa rencontre avec Julien, alpiniste amateur, va lui permettre de concrétiser son graal. Il le suit dans son club, part dans un camp d'été où il rencontre Charline, son premier amour et d'autres jeunes rêvant de fuir cette société qui ne veut pas d'eux : Nemo et Mouna. Ils habitent un squat banlieusard, veulent s'installer dans une ferme abandonnée à Escaro, un village des Pyrénées-Orientales, et rêvent... soixante-huitards attardés, d'y construire leur société parallèle. Mais pour cela il faut un peu d'argent... avoir juste de quoi se lancer...« Ce n'est pas un problème, l'argent, je sais où le trouver ». Nemo est sûr de lui. Ils imaginent alors un scénario tranquille, un braquage sans risques. L'attaque sans violence d'un bureau où l'argent liquide abonde. Mais tout va déraper.
Jean Kouchner est journaliste, consultant, professeur associé à l'Université de Montpellier-1. Homme de radio depuis 1977, il fut directeur du CFPJ de Montpellier de 1993 à 1999 et du CFPJ international. Il enseigne le journalisme et la radio dans de nombreux pays étrangers. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages touchant le monde du journalisme et de la montagne.
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Dans l'ombre du ballon ovale : David Ellis, mineur de fond, joueur, entraîneur
Hélène Anglade-Rosinach
- BALZAC
- L'envers Du Decor
- 11 Octobre 2023
- 9782373200515
L'on dit que son arrière, arrière-grand-oncle William Webb Ellis a inventé le rugby. David Ellis surnommé « le petit terminator », lui a vécu pour le rugby. Originaire du Yorkshire, cet ancien mineur de fond qui travailla dès l'âge de 16 ans du côté de Leeds aura passé 10 ans sous terre à extraire le minerai, avant que la politique de Mme Thatcher l'oblige à quitter la mine et l'amène sur les stades de rugby où il poursuivra une carrière digne des plus grands. Des clubs anglais à ceux du sud de la France il connaîtra, 2 Grands chelems et 2 Coupes du monde. Après une carrière de joueur, David Ellis débutera une carrière d'entraîneur auprès de l'équipe de rugby à XIII de Villeneuve-sur-Lot. Il participe également à la création du Paris Saint-Germain Rugby League aux côtés de Jacques Fourroux qui l'amène au Racing Club de France et met ainsi un premier pied dans le rugby à XV. Ce sera par la suite l'équipe de rugby à XV de Gloucester remportant le Championnat d'Angleterre en 2002 et la Coupe d'Angleterre en 2003.
Parallèlement, il est chargé de la défense de l'équipe de France de rugby à XV de 2000 jusqu'en 2011. Par la suite il rejoindra Castres puis Brive avant de revenir en Angleterre où il devient entraîneur adjoint aux London Irish en Championnat d'Angleterre. Il poursuit aujourd'hui sa carrière dans d'autres clubs français Hélène Rosinach entraîne le lecteur dans le parcours d'une vie exceptionnelle où le rugby s'inscrit en toile de fond. Mais c'est une aventure humaine que le lecteur découvrira au fil de ces pages. Comme le souligne Serge Betsen le préfacier, ce récit souligne les valeurs de solidarité et de partage, qui traversent la pratique de ce sport, la nécessaire remise en question permanente qui pousse à l'humilité, le sens du combat et de l'honneur. Il lève le voile sur des moments vécus sur le terrain avant, pendant et après les matchs., souvent connus des seuls initiés. -
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Charles Trenet nous a quittés il y a maintenant vingt ans. À l'occasion de cet anniversaire Balzac éditeur publie La folle jeunesse de Charles Trenet relatant ses jeunes années entre Narbonne et Perpignan où il rencontrera le poète Albert Bausil qui deviendra son mentor et ami.
Charles Trenet était la fraîcheur même. À sa mort, le 19 février 2001, un titre comme, Y 'a d'la joie avait 64 ans ; Que reste-t-il de nos amours, 59 ans ; Le jardin extraordinaire, 44 ans et Fidèle fêtait son trentième anniversaire.
Ce sont des chansons d'aujourd'hui et de toujours. Il fallait sans doute être le fils d'une Narbonnaise et d'un Perpignanais, mélange détonant de sangs cathare et catalan, avec, d'un côté, la lucidité ironique d'un Pierre Reverdy et, de l'autre, l'imagination débridée d'un Salvador Dali, pour savoir capter dans l'air du temps toute l'alchimie qui donnerait son sens à une époque et poursuivrait de son parfum universel des générations entières.
Fou, il l'était surtout sur scène, épousant par sa gestuelle, à laquelle n'étaient certainement pas étrangères les élucubrations de la bande à Bausil au temps de sa folle jeunesse à Perpignan, ses textes délirants et sa musique trépidante. Des malheurs de son enfance narbonnaise, il tira une philosophie du bonheur selon laquelle il fallait cultiver ses « jeunes années » jusqu'à ce que mort s'ensuive. Dès lors qu'on « chante, la vie n'est pas méchante ». La vie de Charles Trenet (1913-2001), c'est le roman d'un éternel jeune homme.
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Découvrir le festival Pablo Casals
Hugues Argence, Marie Costa
- BALZAC
- L'envers Du Decor
- 23 Octobre 2021
- 9782373200690
Le Festival Pablo Casals approche les trois quarts de siècle. Un Festival né en 1950 à Prades dans ce village catalan où Pau Casals avait décidé de vivre en exil et de faire silence pour montrer son opposition au régime franquiste. Il était alors un violoncelliste de premier plan, un chef d'orchestre et un compositeur universellement reconnu, le membre du mythique trio Cortot, Casals, Thibaud.
À l'occasion du bicentenaire de J.S Bach, ses amis musiciens américains, qui connaissaient tous l'adoration que le maître éprouvait pour Bach, le poussèrent à célébrer cet anniversaire. Ainsi naquit une série de concerts qui ne portait pas encore le nom de festival, et qui se déroula dans l'église Saint-Pierre de Prades.
La sobriété imposante et majestueuse des églises romanes du Conflent devint très vite l'écrin de sublimes concerts. L'Abbaye Saint-Michel de Cuxa, alors partiellement en ruines, devenue le lieu mythique du Festival, accueille au fil des décennies, d'éminents artistes venant de tous les coins du monde. Le festival Pau Casals de Prades devient indiscutablement un des plus grands festivals de musique de chambre au monde. Après le départ de Pau Casals, le festival sera porté par divers directeurs artistiques (dont on retiendra les 30 années de la direction de Michel Lethiec et le passage de flambeau en 2020 à Pierre Bleuse) qui enrichiront et marqueront de leur empreinte l'héritage de Pau Casals.
Dans cet ouvrage abondamment illustré, l'auteur retracera également l'évolution du rôle d'acteur culturel local du festival qui attire et séduit chaque été un public international, par une programmation originale qui mêle répertoires classique et contemporain.
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Un humble forgeron catalan obtient l'immortalité en même temps qu'une bourse d'or inépuisable en concluant un pacte avec le diable. Après avoir bourlingué à travers les siècles, du Moyen Âge aux abords du troisième millénaire, Joan Ferrer est incarcéré en Angleterre où, depuis sa cellule, il revient sur sa longue existence, sur les multiples vicissitudes qu'il a vécues, les vices qu'il a pratiqués, les plaisirs qu'il a connus, les palais et salons fréquentés, les sages et hommes de pouvoir rencontrés, et les nombreuses femmes aimées.
Dans une lettre qu'il adresse à la Reine d'Angleterre, Joan Ferrer expose les faits qui l'ont condamné à une peine aussi dure qu'injuste, sans pour autant demander sa clémence?: «?Une succession d'erreurs funestes m'a relégué dans une prison haute sécurité de votre royaume. Je vous écris ces lignes du fond de mon désespoir pour que vous puissiez envisager la possibilité d'intercéder en ma faveur. Je reconnais que j'ai eu une vie singulière. J'ose vous demander, je vous en prie, de ne pas abandonner la lecture de ces pages, mue par un sentiment d'incrédulité tout à fait logique. Tout ce que j'ai écrit est aussi certain que le double mur qui entoure cette prison?: celui que l'État a érigé et celui que ma propre inconscience a bâti autour de moi.?» Parabole sur l'immortalité et le pouvoir, Lettre à la Reine d'Angleterre, entraîne le lecteur à travers les siècles dans un crescendo passionnant qui conduit à un développement pour le moins surprenant. -
Le Montou, la montagne aux chimères
Henri Salvayre
- BALZAC
- L'envers Du Decor
- 2 Août 2022
- 9782373200928
Pierre Vidal dans son « Guide Historique et pittoresque des Pyrénées-Orientales » décrivait ainsi, en 1899, le Montou et sa grotte : « En sortant de Corbère-les-Cabanes, on grimpe sur une colline peu élevée, d'où l'on peut compter les maisons de Corbère d'Amont ou Corbère-les-Cabanes [...] qui n'a été érigée en commune que le 17 mai 1856 [...] À notre gauche, se dresse un gros piton de pierre, nu, pelé, stérile : c'est le Montou, que des topographes peu au courant de la langue catalane ont fini par appeler Moutou (« mouton », en français). La grotte est fort remarquable par son étendue. Les ramifications de sa galerie principale, leur hauteur et les piliers de stalactites qui s'alignent en vraies colonnades, lui donnent un aspect singulier qui fait penser aux temples souterrains de l'Égypte primitive... » Dans la mythologie grecque, Chimère (ou « la chimère ») est un monstre constitué de différentes parties de plusieurs animaux comme une grotte aux multiples galeries. Une chimère est aussi une idée parfois irrationnelle face à une situation originale qui sollicite l'imagination.
Henri Salvayre, après s'être intéressé au cours l'Agly chargé de l'histoire de la naissance des Pyrénées, marqués par celle des hommes ; puis aux formes ruinées des habitats des hommes ou des roches tourmentées du granite du Conflent lesquelles expriment le mieux l'histoire de ce monde disparu à qui il donne le nom de « Granitopolis ». L'auteur se livre dans cet ouvrage à une véritable exploration des temps géologiques et des hommes en nous révélant les secrets du Montou, et en traçant les perspectives d'avenir de la montagne aux chimères. -
En période de confinement, Anne, chercheuse au Laboratoire océanographique de Banyuls-sur-mer, décide de mettre au clair une série d'articles sur la pêche à l'anguille qu'elle a rédigés quelques années auparavant pour un magazine scientifique américain. Lorsqu'elle avait entreprit cette recherche, Anne ne savait pas qu'elle allait faire une rencontre qui bouleverserait sa vie: elle n'avait pas prévu qu'elle tomberait amoureuse de l'un des derniers pêcheurs d'anguilles, Pierre.
Confinée dans sa maison de Banyuls, télétravaillant entre son mari, lui aussi chercheur et ses deux enfants adolescents, elle revit à leur insu son histoire tout en rédigeant ses articles: la mise à l'écart du monde est propice au retour sur soi.
Qu'avaient en commun le pêcheur au métier difficile et l'intellectuelle, par ailleurs épouse et mère épanouie?
Au fil de l'histoire, Marie-Claire Baco-Baesa va entraîner le lecteur dans le monde pratiquement disparu des pêcheurs d'anguille. Et à travers Anne Domenech, son personnage, nous dévoiler tout un monde et tout un pan de l'histoire et du territoire que sont les étangs depuis Saint-Cyprien à l'étang de Bages-Sigean, véritable trait d'union entre le Pays catalan et le Pays cathare. -
Riopelle sur le vif : En quête de son mythe
Monique Brunet-Weimann
- BALZAC
- L'envers Du Decor
- 7 Mars 2024
- 9782373201055
Jean-Paul Riopelle est un expressionniste abstrait canadien surtout connu pour ses paysages non figuratifs.
Artiste visuel farouchement expérimental, il a repoussé les limites de la créativité et capté l'attention du
monde entier. Jamais auparavant un artiste canadien n'avait été célébré de cette manière. Né le 7 octobre
1923 à Montréal au Canada, Riopelle étudie à la fois à l'École des Beaux-Arts et à l'École nationale du
meuble et de l'ébénisterie de la ville dans les années 1940. Son professeur, Paul Émile Borduas, est un des
membres fondateurs du groupe appelé Les Automatistes, une émanation du mouvement surréaliste. Après un
voyage à Paris en 1947, Riopelle devient l'un des membres de l'École de Paris, dont fait partie Joan Mitchell,
avec laquelle il vit et travaille pendant près de 15 ans.
Dans Riopelle sur le vif, Monique Brunet-Weinmann nous amène par de grandes entrevues inédites, des
souvenirs personnels, des réminiscences biographiques et par l'analyse de l'oeuvre de Riopelle à comprendre
les liens intellectuels et émotifs qui unissent l'oeuvre à l'être. Elle révèle un portrait de Riopelle évoluant au
gré des figures mythiques qu'il met en scène et incarne lui-même. Elle réussit à explorer les multiples pistes
de l'expression artistique de Riopelle, dans sa diversité étonnante et sans cesse renouvelée. Elle se livre aussi,
et c'est là où son apport est le plus profond, à la recherche des jalons qui ont amené Riopelle à son mythe
personnel, et au projet d'une mythologie commune.
La Fondation Riopelle créé en 2019 (20 ans après sa disparition) entend célébrer le centenaire de l'artiste
par de grandes expositions d'abord à travers le Canada, puis à la fondation Maeght (juillet-novembre 2023)
et au tournant de 2024 (hiver-printemps) une exposition rétrospective se tiendra à Paris au Centre Pompidou. -
Pourquoi un roman sur le thème de l'esclavage ? Pourquoi consacrer des pages à un sujet qui a donné lieu à tant de pages ? Sans doute parce qu'il s'agit là, de l'une des pages les plus noires, non seulement de l'Histoire de l'Afrique noire, mais surtout et avant tout, de l'Histoire de l'Humanité, dans sa plus sombre déshumanisation. Sans doute aussi parce qu'il faut se convaincre, et en convaincre les générations présentes et futures, que l'affirmation, « un jour tout ira bien », n'est pas une utopie. Et qu'il nous faut oeuvrer, pour qu'elle nous guide. Sans cesse. Elle est et restera le moteur et la preuve de notre humanité. Et de notre humanisme. Pourquoi un roman sur le thème de l'esclavage ? Par devoir de mémoire, sans nul doute. Par devoir. Pour la mémoire. Pour que demeure dans nos mémoires le souvenir d'un crime collectif, commis contre l'Humanité. Afin qu'il n'ait pas à se reproduire. Jamais. Sous aucun prétexte. Sous aucune forme. Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion. Pourquoi l'île de Gorée ? Parce que « île mémoire ». En dépit de tous les débats historiques qu'a pu susciter ce lieu, devenu aujourd'hui une « île musée ». Et parce qu'il y a, au-delà des vérités historiques, au-delà des chiffres parfois contestés, au-delà du simple lieu géographique, une autre vérité ; une vérité autre. Celle qui est propre au roman. Celle qui relève du roman. D'un roman qui s'écrit au fil de l'Océan, afin de briser les chaînes du joug de l'esclavage. Et rendre la voix à celles et ceux qui se sont tus à jamais.
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L'écrivain Ludovic Massé atteint l'universel sans jamais quitter sa " clairière " d'origine : le pays catalan. Son oeuvre, produite essentiellement entre 1930 et 1970, est puissamment marquée par ce choix. La mémoire d'une terre et de ses habitants, la famille ou l'école sous la Troisième République, en passant par la présence de l'Histoire dans les vies des plus humbles, traversent les écrits de Ludovic Massé.
Les valeurs idéologiques et morales, auxquelles il a été fidèle toute sa vie, sont celles du mouvement des Écrivains prolétariens dirigé par Henry Poulaille qui donnent la première place à des personnages modestes dans les récits. Dans Ludovic Massé un " imaginaire " catalan, Hyacinthe Carrera nous dévoile les forces qui donnent du souffle aux écrits de l'auteur des Grégoires ou du Vin pur. Celles de son " imaginaire idéologique " qui doit beaucoup à sa " catalanité " mais aussi à l'influence des écrivains prolétariens, à celle de Tolstoï, à l'importance des livres.
Celles, également, de sa volonté de " faire mythe ", à travers les espaces montagnards catalans. Celles, enfin, d'un imaginaire très personnel, par le biais du conte d'une part, de la force des pulsions d'autre part, en prise à la fois avec les rêveries les plus archaïques de l'Être humain et avec les mythes de la Méditerranée.
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La mémoire et l'histoire aident à structurer le passé et à affronter l'avenir. Mais que se passe-t-il quand la mémoire est absente et que l'histoire ne parvient pas à lever le doute qui la corrode ? Dans Fils de la mémoire, le parcours vital d'un père biologique jamais connu, qui a subi la guerre et l'exil au-delà des Pyrénées, va conduire son fils à s'impliquer, non sans hésitation, dans la reconstitution de son passé. « Si tu ouvres la boîte, ne te plains pas du tonnerre » a dit à Francesc le professeur Delclòs le jour de leur rencontre. Ouvrir la boîte, vide de souvenirs, pour la remplir des lambeaux d'une nouvelle mémoire faite de données éparses pas toujours exactes, de sensations et d'intuitions, comme autant de cicatrices laissées par des biographies sciemment dissimulées.
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Kill Jean ; comment ils ont tué Jean Seberg
Antoine Lassaigne, Alain Mamou-Mani
- BALZAC
- Autres Rives
- 17 Novembre 2019
- 9782373200393
L'écrivain Chris W. Ewing reçoit, un matin, un étrange courrier contenant une photo de l'actrice Jean Seberg en marinière, souriant au photographe, au dos de laquelle figurait un message d'une écriture nerveuse : « Cher monsieur Ewing, comme vous aussi, êtes né dans le Dakota du Nord, vous saurez me comprendre. Je sais qui l'a tuée ! Aidez-moi ! A très vite. Sue White. » Sue entraîne Chris dans une enquête périlleuse. Cette mystérieuse jeune américaine, fascinée par Jean Seberg, intrigue Chris. De Paris à Williston, au coeur du Midwest, envoûté par sa passion pour cette jeune fille à la personnalité dérangeante, Chris entreprend un voyage initiatique qui va nous révéler de nouveaux éléments sur la fin tragique de l'égérie de la nouvelle vague qui a incarné un idéal féminin pour toute une génération et dont la vie, ellemême, fut un roman.
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Après les deux premiers volets des aventures de Joan & Valentine qui firent connaître nos deux héros : Joan, le Catalan et Valentine, la Parisienne et le second volet qui amena la Parisienne à vivre en pays Catalan, revoici nos héros aux prises avec la maternité !
Branle-bas de combat chez Joan et Valentine, catalan convaincu et parisienne dans l'âme (à moins que ce ne soit l'inverse...) ! Les voilà maintenant parents de deux charmantes petites filles, métisses de Perpignan et de la capitale. Des berceuses catalanes au Front de libération des cargols, c'est une guerre culturelle qui s'installe à Coustouille entre le fier Joan et la rusée Valentine, sous le regard amusé de deux petites filles. Plus que jamais, le rouge et or flottera sur la Tour Eiffel et le jambon-beurre se dégustera au sommet du Canigou.
Dans un troisième tome plein de tendresse, Guillem continue de revisiter avec humour et fantaisie les accrocs culturels qui font le sel de la rencontre entre Nord et Sud.
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« L'Agly prend sa source sur le versant nord du Pic du Bugarach à 1230 m d'altitude dans le département de l'Aude et draine un bassin-versant de 1200 kilomètres carrés. Tout au long de son cours l'Agly recoupe des lieux chargés de l'histoire de la naissance des Pyrénées, marqués par celle des hommes. » Dans Si l'Agly m'était contée Henri Salvayre aborde la géologie, la géographie et l'histoire du massif des Corbières catalanes. Il y évoque le monde des ammonites qui édifièrent au fond des océans les futures Corbières, celui des dinosaures qui colonisèrent le continent. Puis, après que la mer eût été chassée par la rencontre de la plaque continentale Ibérique au sud avec la plaque Européenne au nord, la naissance des formes du relief et sa karstification qui résulte d'un permanent affrontement de la mer actuelle avec le massif calcaire lié aux variations des conditions climatiques. Une chronologie datée par les traces laissées sur le terrain comme les restes des anciens rivages sur sa bordure est, les concrétions massives des cavernes d'Opoul ou inondées comme la Font Estramar, les fouilles archéologiques de la grotte Arago, l'âge des eaux souterraines.
C'est cette histoire de plusieurs millions d'années qui nous est livrée dans cet ouvrage. Une histoire qu'Henri Salvayre, tout au long de sa carrière d'hydrogéologue, a mis en relief dans ses nombreuses publications révélant ainsi la richesse exceptionnelle des ressources en eaux du département.
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Le Goût des confitures nous ramène dans les souvenirs de son auteur, Bob Oré Abitbol, dans ce Maroc, aujourd'hui disparu, où se mêlaient les différentes communautés culturelles et religieuses. Beaucoup se retrouveront dans ces jeunes adolescents au teint hâlé et aux yeux pétillants, d'autres se souviendront avec émoi de ces personnages qui peuplèrent leur Maroc du passé, et sur qui l'auteur pose un regard d'une rare délicatesse.
Dans son style très particulier, une sorte de parole écrite à musicalité qui fait ressentir les choses, cet homme au grand coeur nu nous éclaire à rebours notre quête d'enfance, nous menant avec lui, d'errances en délivrances. Derrière le miroir déformant de la mémoire, il arrive à sertir des moments de vie et à en approfondir le sens. Sa pensée roule comme une locomotive : toutes les images se précipitent ensemble, se bousculent, s'entremêlent pour prendre leur vol, et dans sa frénésie, il nous entraîne sur les rails de notre passé. L'auteur a une approche crue et, à la fois, d'une simplicité qui nous désempare. Il est tellement franc que nous en sommes désarçonnés. Bien qu'ayant une parfaite maîtrise de la langue française, Bob Oré Abitbol se permet toutes les extravagances. Dans une langue irrégulière et saisissante, négligeant toutes concordances de temps, le parfait devient présent et le présent, passé. À qui importent les points et les virgules quand on aime ? Car c'était bien cela « la langue de chez nous » le français du Protectorat !
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Une artiste sculpteure un peu toquée, Sylvie Malys, a réuni dans Art Sens, deux univers : la Sculpture et la Gastronomie. 34 Grands Chefs connus à travers le monde : Meilleurs Ouvriers de France, Étoilés, Grands Restaurateurs se sont inspirés des sculptures de Sylvie Malys pour créer, sculpter des recettes gourmandes qui vous guideront entre gourmandise et éveil artistique. Pour allier Art et gastronomie, il fallait le talent d'une artiste aux mille facettes. Comédienne et sculpteure, Sylvie Malys est loin d'être une inconnue dans le monde de la gastronomie créant de nombreux Trophées tels les Trophées du Volant des chefs - Édition du Castellet, le Trophée Masse - Foie gras & Truffe, le Trophée du Meilleur Sommelier de France 2018 et 2020 et le Trophée du Meilleur Jeune Sommelier de France 2021. Toutes ces rencontres, tous ces partages lui ont donné l'envie, le désir de cette communion artistique entre la sculpture et l'assiette d'un Chef... Deux oeuvres qui se retrouvent dans les sens et les couleurs et qui ont donné naissance à cet ouvrage unique et fortement illustré : ART SENS.
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Ce recueil de nouvelles, conçu tel un moment musical, nous convie à pénétrer l'univers exceptionnel des cordes et plus particulièrement celui du violon. C'est tour à tour spectateur, instrumentiste ou luthier, que le lecteur vit l'intensité émotionnelle des concerts, la force de la pratique instrumentale, le pouvoir de l'interprétation et l'approche de la dimension artistique du travail du luthier.
À chaque étape de la vie, la musique est un langage privilégié qui permet d'aimer, de consoler, d'exalter, de transmettre. La dernière nouvelle s'intitule Prades, été 1956 et évoque Le Chant des Oiseaux, exécuté par Casals, lors du dernier soir du Festival qui porte son nom, vantaux de l'église ouverts, face aux réfugiés. Ce concert de nouvelles s'achève sur ce récit, celui du vécu de tout peuple contraint à l'exil, d'une criante actualité.
Un trille au piano se fit clairement entendre. La tête de l'homme se releva et en un geste sobre, quasiment invisible, son bras conduisit l'archet sur les cordes pour une douce et grave mélodie. L'accompagnement discret soutenait la voix si humaine du violoncelle. L'émotion vécue par l'interprète gagna tous ceux qui l'écoutaient. Malgré la distance, et bien que contenue dans la gorge du soliste, en contre-chant de l'instrument, se percevait une mélopée proche de sanglots. Sur la place, les rudes Catalans en velours côtelé, à leurs tours touchés par ce sentiment, sentirent monter des larmes qu'ils ne cherchèrent pas à retenir. -
Oui, j'étais Jack Kerouac, revenu d'entre les morts, mes souvenirs et mes émotions intacts. Pourtant, d'une manière ou d'une autre,j'avais changé. Plus tôt ce jour-là, je m'étais senti désorienté à mon réveil, me retrouvant au bord d'une autoroute à double voie cernée de montagnes aux cimes grandioses, mon sac à dos à mes pieds dans la boue, Qu'est-ce que je faisais là ?
Ainsi commence Le Fantôme de Kerouac, roman exubérant de la grand-route. À travers l'histoire de Frankie McCracken, jeune admirateur du grand Jack Kerouac et dont le parcours rejoindra celui de son maître, Le Fantôme de Kerouac nous fait revivre l'esprit sauvage et « béatifique » de la génération de Sur la route.
Tout comme Jack Kerouac, revenu d'entre les morts pour « guider » son protégé, Frankie McCraken plongera à son tour dans le monde du sexe, de la drogue et des fausses sensations pour, au bout du compte, se réveiller au pays des merveilles d'un âge nouveau peuplé de Grands Saints Vagabonds.
Se déroulant principalement dans le quartier de Haight-Ashbury de San Francisco et sur le sommet du Mont jubilation dans les Rocheuses canadiennes, ce Fantôme de Kerouac nous fait voyager de Montréal à Chicago, de la petite ville de Sainte-Thérèse-sur-le-lac à la Big Apple et ainsi jusque dans le Vide sans fin de l'éternité dorée. C'est une oeuvre extravagante et folle, qui entreprend de prouver que Jack Kerouac luimême, le Roi des Beats, est encore sur la route. -
Toujours cette porte dans ma tête : La Retirada d'Augustine Biosca
Agnès Sajaloli
- BALZAC
- 7 Mars 2024
- 9782373201031
En février 1939, à la suite de la défaite des Républicains espagnols face aux troupes du général Franco, environ 500 000 hommes, femmes et enfants vont fuir leur pays, ouvrant par là le plus grand exode de population du début du vingtième siècle, qu'on a appelé La Retirada.
Parmi eux, une fillette de deux ans, Augustine Biosca.
L'objectif de ce livre est de relater, en marge de l'Histoire, le parcours de cette enfant qui, après avoir traversé la guerre, l'exil forcé, a été internée dans un des camps les moins connus des Pyrénées-Orientales, le camp des Haras de Perpignan.
De raconter comment les expériences qu'elle a vécues (la peur, l'humiliation, la misère, l'abandon, les injures, la violence, le silence...) ont été déterminantes pour elle, ont forgé sa personnalité, l'ont empêchée d'être pleinement heureuse, et la poursuivent encore aujourd'hui.
De rapporter aussi comment elle a fait face, s'est battue, et a pu en partie se reconstruire après ce terrible traumatisme initial. Comment, après des années, elle est parvenue à se réconcilier avec elle-même.
Et enfin, de rendre hommage à ces milliers de réfugiés espagnols qui ont défendu jusqu'au bout leur idéal, à leurs enfants, leurs petits-enfants, et à tous ceux qui continuent, encore aujourd'hui, de perpétuer leur mémoire et de transmettre leur histoire. -
Une Joyeuse mélancolie : Billets d'humeur envoyés à L'Indépendant
Jordi Gonzalbo
- BALZAC
- 7 Mars 2024
- 9782373201048
Resté dans les Pyrénées-Orientales depuis la fin tragique de la guerre civile espagnole, Jordi Gonzalbo n'a toujours pas renoncé à changer la vie. Avec ses amis - les « copains » comme l'on dit entre libertaires - ils ont commencé par acquérir rapidement un bon niveau de langage en français. Puis ils vont créer autour d'eux des activités culturelles originales, inventer de nouvelles formes de solidarité, modifier quelques vieilles maisons, construire des canaux d'irrigation, inventer le travail en coopérative, porter chaque jour leur grain de se1 au débat.
« Pour quelle raison avais-je apporté, début 2001, ma première contribution au courrier des lecteurs du journal L'lndépendant de Perpignan sous la forme du texte
« Le regard » ? Tout simplement, parce que je voulais exprimer mon sentiment sur un article paru dans le journal concernant l'euthanasie, émanant de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. À mon grand étonnement mon texte ne passa pas inaperçu. Le matin même de sa parution je recevais un coup de fil d'une personne qui me remerciait de l'avoir écrit. Le président de l'association ADMS exprima son envie de me rencontrer, et demanda la permission de reproduire le texte en plusieurs exemplaires, à destination de tous les militants de l'association.
Ces réactions me firent réfléchir; l'espace courrier des lecteurs m'ouvrait une possibilité d'intervention mensuelle, et ce dans le quotidien le plus diffusé dans le département. En outre, j'avais la possibilité de traiter de tous les sujets, sans autre réserve que celle de ne pas utiliser des termes injurieux. Il n'y avait donc aucune raison de ne pas tenter l'aventure. » -
Je vivais dans la lune entre Corbières et Canigou. Nous étions une famille toute neuve. Elle avait laissé son histoire et ses morts en Espagne et en Italie. Chez nous, c'était ici, en ce lieu sans ancêtres, sans poilu de 14-18, sans terre ni maison en héritage. Et moi au milieu, tout petit, j'étais enveloppé de jeunesse. Mon grand-père, quand il chantait « Valencia » en arrosant le jardin, ou quand il revenait des vignes à midi, entouré de ses deux grands fils, semblait hors de portée des atteintes du temps.
La ferme de mes vacances s'appelait Matrie. Auprès de mes oncles, pendant la moisson, tenant la bride des chevaux, je pressentais l'homme que j'avais hâte de devenir. Un petit garçon rêve d'être grand mais il voudrait aussi que rien ne change autour de lui. Un jour, j'ai appris que l'histoire de mes proches écrivait la mienne. Leurs pas conduisaient à moi et sont toujours dans les miens