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La Manie des tours du monde : de Jules Verne aux premiers globetrotters
Jean-François Staszak, Raphaël Pieroni, Collectif
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- 10 Avril 2025
- 9782359064599
L'ouvrage est consacré aux premiers voyages autour du globe entrepris par des touristes pour leur agrément. Ces périples deviennent possibles dès 1870, après l'ouverture du Canal de Suez et du chemin de fer transcontinental américain. Ils connaîtront un engouement considérable dès la parution en 1872 du roman mythique de Jules Verne, Le Tour du Monde en 80 jours. La guerre met, en 1914, un terme à cette pratique, qui reprendra dans les années 1920, mais dans des conditions nouvelles avec l'ouverture des lignes aériennes.
Les tours du monde touristiques sont définis comme des circuits effectués autour de la planète dans le but d'en faire le tour et pour des raisons non-professionnelles. On ne s'intéresse donc ici ni aux diplomates, écrivains ou étudiants qui font le tour du monde dans le cadre de leur activité. Le circuit doit constituer une boucle ; il doit croiser tous les méridiens. En revanche, il ne passe pas nécessairement par tous les continents ni par les deux hémisphères, et peut être plus ou moins long selon la latitude suivie et les détours qui l'éloignent de la ligne droite.
Plusieurs dizaines de milliers de touristes, occidentaux pour la grande majorité, font ainsi un tour du monde entre 1869 et 1914. Plus de 250 publient le récit de leur voyage. Cette activité reste réservée à des personnes fortunées et oisives.
Le tour du monde s'impose à la fin du XIXe siècle comme un motif central de la culture occidentale, attestant d'un nouvel imaginaire géographique et d'un nouveau rapport au monde : le globe devient le terrain de jeu des Occidentaux, qui en font le tour en propriétaires. La manie des tours du monde marque un moment important de la mondialisation. -
L'expérience de la nature : Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II
Collectif
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- 20 Mars 2025
- 9782359064612
L'empereur Rodolphe II avait un intérêt marqué pour l'étude de la nature. À la cour de Prague, il s'était entouré de nombreux scientifiques, botanistes, astronomes, alchimistes, qui travaillaient non loin des artistes dans l'enceinte du château. L'ouvrage montre comment la convergence des différentes approches de la nature, scientifique et artistique, contribua au renouvellement de la création artistique à la cour de Rodolphe II.
La fin du XVIe siècle voit l'émergence d'un nouveau regard posé sur la nature, un regard scrutateur, qui cherche à mesurer et à décrire le monde avec précision et exactitude. Rodolphe II était un fervent collectionneur d'instruments scientifiques aussi esthétiques qu'innovants, qui soutinrent des découvertes majeures en optique et en astronomie. La collection impériale contenait en outre les plus célèbres illustrations de sciences naturelles jamais produites. Leur vocation encyclopédique reflétait le développement des sciences naturelles, mais il est frappant de constater que la plupart dérivaient de sources picturales antérieures plutôt que d'observations d'après nature.
Réceptif aux idées des néo-platoniciens, l'empereur se passionnait pour les sciences occultes qui recherchaient un principe sous-tendant l'ensemble de la Création et tissaient des analogies entre le macrocosme et le microcosme.
L'observation attentive de la nature, encouragée à la cour de Rodolphe II, conduisit toutefois à un renouvellement des formes artistiques. Les peintres, dessinateurs, orfèvres, tailleurs de pierres dures firent l'expérience d'une nature impermanente et capricieuse, dont les manifestations échappaient au système cohérent décrit dans les ouvrages antiques et humanistes. -
Que fait la couleur à la photographie ? Techniques, usages, controverses
Gilles Désiré dit Gosset, Nathalie Boulouch, Collectif
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- 27 Mars 2025
- 9782359064537
Après l'invention de la photographie au milieu du XIXe siècle, représenter le monde en couleurs devient l'un des objectifs des successeurs de Niépce et de Daguerre. À défaut de réaliser des vues en couleurs, les premières expériences de photographies couleurs sont des vues noir et blanc colorisées.
En 1868, un procédé d'impression trichrome permet de créer par superposition les premières photographies en couleurs. Il faut attendre 1903 pour que l'inventeur du cinématographe, Louis Lumière, dépose le brevet du premier procédé photographique en couleurs à prise de vue unique : l'Autochrome. Permettant de recomposer la couleur grâce à la juxtaposition de points de couleurs à base de fécule de pomme de terre, ce nouveau procédé passionne les photographes du début du XXe siècle, qui y voient une manière de se rapprocher de la peinture des impressionnistes. L'Autochrome est commercialisé et se diffuse largement auprès des photographes amateurs. Positif direct ne permettant pas le tirage et la reproduction imprimée en couleur, il n'intéresse pourtant que très peu les photographes professionnels, qui attendent le milieu des années 1930 pour commencer à travailler en couleur avec l'invention et la diffusion de la Kodachrome américaine, et de sa rivale allemande l'Agfacolor. Après 1945, la diffusion de la photographie couleurs se fait via la publicité et la presse ; les photographes préfèrent alors ne montrer que des images en noir et blanc dans leurs expositions.
L'apparition du procédé de tirage Cibachrome, dans le milieu des années 1960, permet de voir apparaître une première génération de photographes prêts à exposer la couleur. D'autres procédés alternatifs comme le Polaroïd, au début des années 1980, témoignent du rapport constant mais difficile des photographes avec l'image en couleurs. Champ d'expérimentation incertain, la photographie en couleurs fut pour beaucoup d'entre eux une zone de doute. -
L'ouvrage met en lumière les relations tissées entre danse et dessin, en abordant les pratiques graphiques de danseurs et de chorégraphes. Des carnets de répétition aux partitions grand format, des dessins de maîtres de ballet aux expériences personnelles de notation, le catalogue interroge la manière dont le dessin peut être constitutif d'une pratique chorégraphique, dans un processus de création, de transmission à des danseurs, dans une démarche de diffusion, voire de préservation.
Tous les types de danse sont pris en compte, qu'il s'agisse de pratique professionnelle ou amateur : le ballet, la danse contemporaine, les danses de société, les danses régionales... le tout sur un temps long, du siècle de Louis XIV à nos jours.
Alors qu'il n'existe pas un unique système de notation en danse et que la transmission reste avant tout une transmission orale et somatique, d'un corps à un autre, dessin et pratiques graphiques ont pu s'épanouir avec une grande liberté : de l'invention d'une pluralité de systèmes de notation à des expériences plus individuelles de dessin et de partitions, l'ouvrage présente ces ancrages matériels de la création chorégraphique, avec une attention particulière à la conjonction du geste et du crayon. -
Pierrot dit Le Gilles de Watteau : Un comédien sans réplique
Guillaume Faroult
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- Monographies
- 24 Octobre 2024
- 9782359064476
Puissante effigie d'un acteur sans réplique, autant observant qu'observé, autant candide en apesanteur que puissamment arrimé sur le sol, le Pierrot, autrefois intitulé Gilles, est certainement l'une des toiles du xviiie siècle les plus célèbres du musée du Louvre. Elle est aussi l'une des plus mystérieuses. Le pouvoir de fascination qu'elle exerce depuis des décennies sur tous ceux qui la contemplent, de ses premiers découvreurs au xixe siècle jusqu'aux visiteurs du musée et aux créateurs contemporains, se nourrit sans doute de son exceptionnelle qualité mais aussi de sa singularité en son siècle et du mystère qui entoure les conditions de sa création.
Si l'attribution de cette oeuvre a suscité, et suscite encore parfois aujourd'hui, des débats, la toile est très vite considérée comme un grand chef-d'oeuvre de Watteau et est célébrée par des auteurs de renom : Gautier, Verlaine et les Goncourt, ainsi que par les artistes de la modernité : Manet, Whistler, Nadar, Ensor, Picasso.
L'ouvrage permet de mieux situer cette toile remarquable, par son format et son iconographie, dans la création artistique de son temps et dans le contexte culturel et théâtral qui a favorisé sa création. -
En totale liberté, Hervé Di Rosa a choisi dans les collections du Mucem des oeuvres qui touchent sa sensibilité pour créer autour de chacune d'elle une pièce complémentaire. Comme une bague est dessinée pour un diamant, comme un reliquaire est construit pour mettre en lumière ce qui est sacré. L'artiste a pensé qu'il y avait, entre ses oeuvres et les objets d'art populaire du Mucem, comme un air de famille.
Trois panneaux sculptés d'Hervé Di Rosa, réalisés sur les hauts-plateaux de l'Amadoua au pays du Noun, côtoient un sujet de manège forain en forme de poisson. Ici, une échelle faite de jougs de boeuf collectés dans les régions de France par les ethnographes du musée semble donner des ailes à une vache en résine peinte par Hervé Di Rosa. Là, un long fusil de chasse, utilisé autrefois pour le gibier d'eau, est présenté au milieu d'une myriade d'oiseaux en bois, sculptés il y a des années par Marius Di Rosa, le père de l'artiste.
Curieux de tout et porté par le vif désir de parcourir le monde, Hervé Di Rosa a toujours, où qu'il se soit installé, travaillé avec les artisans locaux. Ceux qui, partout dans le monde, savent actualiser leur savoir-faire à chaque génération, pour créer des oeuvres destinées aux lieux qui les voient naître, aux gens qui y vivent. -
Éros dans l'arène de Picasso : Entre art populaire et art contemporain
Annie Maïllis
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- 19 Juin 2025
- 9782359064698
Depuis ses premiers dessins d'enfant jusqu'à son dernier tableau inachevé, l'oeuvre monumental de Picasso est parcouru par les deux figures de la femme et du taureau.
Conjuguées dans un même espace plastique, elles offrent de nombreuses variations significatives de son évolution esthétique, intime, idéologique, historique. Cependant le rapport de Picasso avec les femmes et sa passion pour les taureaux suscitent aujourd'hui le débat, parfois explosif. Or, à l'examen de cette double thématique, se manifeste un Picasso très éloigné des stéréotypes du macho, marqué par la pratique sanglante de la tauromachie. Loin d'être soumises ou maltraitées, les femmes s'y révèlent non seulement remplies de compassion pour l'animal ou de tendresse partagée avec l'homme-taureau, mais également puissantes et parfois dominatrices. Quant au taureau, jamais, dans l'histoire de l'art, animal n'a traversé une oeuvre entière jusqu'à l'obsession comme c'est son cas chez Picasso. « Animal totémique » selon Françoise Gilot, il a permis à l'artiste d'enraciner son hispanité dans la culture qui lui est liée, celle de son Andalousie originelle comme celle du Midi.
Aussi, le propos est d'éclairer l'homme et de contextualiser ses créations pour mieux se livrer à ce qui seul importe : l'émotion procurée par un art mouvant, irréductible au sujet qui l'habite. Parce qu'elles s'en sont nourri, les oeuvres de Picasso dialoguent avec celles de l'iconographie populaire dont il était friand, celles de ses prédécesseurs qu'il a admirés, de ses contemporains qu'il a côtoyés, et celles d'artistes actuels, tous issus de ce Sud dont ils portent l'empreinte : de Claude Viallat à Sophie Calle. -
Entrée dans les collections du Louvre en 1800, La Vierge au chancelier Rolin, peinte par Jan Van Eyck vers 1435, vient d'être restaurée. C'est un grand événement auquel le Louvre a souhaité consacrer une exposition et un livre afin d'y associer le public. C'est, en effet, une occasion unique de redécouvrir un chef-d'oeuvre aux multiples facettes, suscitant d'innombrables question?: pour quel ou quels usages Van Eyck a-t-il conçu cette oeuvre si singulière, à l'intention de Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne, Philippe le Bon ? Pourquoi a-t-il peint à l'arrière-plan un paysage tellement miniaturisé qu'il en est - presque - invisible ? Quel dialogue l'oeuvre entretient-elle à la fois avec l'art de l'enluminure et les bas-reliefs funéraires sculptés ? Peut-on savoir comment les artistes du xve siècle ont compris cette oeuvre ?
La Vierge Rolin condense les tensions qui traversent l'art flamand dans le premier tiers du xve siècle, entre tradition médiévale et expérimentations révolutionnaires. Des rapprochements avec d'autres toiles de Van Eyck, mais aussi de Van der Weyden, Robert Campin et des grands enlumineurs de l'époque mettent en lumière à la fois sa singularité et son inscription dans son temps.
Aux côtés de nombreux et spectaculaires détails du retable, une soixantaine de panneaux peints, manuscrits, dessins, bas- reliefs sculptés et objets orfévrés sont ici réunis pour nous faire (re)découvrir ce chef-d'oeuvre. -
Le propos de cet ouvrage est de faire redécouvrir les peintres japonais de la Nouvelle École de Paris. L'art pictural japonais d'après-guerre, mélange détonant de calligraphie ancestrale et d'une forme d'abstraction inédite au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, a apporté un souffle majeur dans l'histoire de la peinture occidentale des années 1950.
La vivacité et l'énergie qui transcendent les toiles de Toshimitsu Imai (1928-2002) et d'Hisao Domoto (1928-2013), les paysages intérieurs rugueux et délicats de Key Sato (1906-1978), sont les témoins d'une incroyable richesse esthétique que ce livre entend remettre en lumière.
Ainsi, quelles ont été les influences croisées entre ces peintres japonais et les artistes français ou américains issus des mouvements d'avant-garde : art informel, action painting ou abstraction lyrique, entre autres ? Plusieurs de ces artistes japonais venus s'installer à Paris dans les années 1950 ont connu un rayonnement international et nombre des leurs oeuvres se trouvent aujourd'hui dans les plus grands musées en France, aux États-Unis et au Japon. Cet ouvrage s'efforce de replacer ces artistes dans leur contexte historique, d'appréhender leur univers esthétique et de rassembler une partie des archives et textes qui leur ont été consacrés dans le passé. -
Présent dès la Préhistoire sur les murs des cavernes du paléolithique, vénéré, domestiqué, glorifié, employé comme force de travail ou comme symbole de pouvoir, le cheval entretient depuis toujours avec l'homme des rapports étroits et multiples.
Attachée à une forme de civilisation, la culture équestre recouvre des dimensions variées : politique, symbolique, scientifique, artistique, culturelle et sociale.
Les écuries royales de Versailles, placées face au château, manifestent à elle-seules la place essentielle accordée au cheval dans la représentation du pouvoir sous l'Ancien-Régime. C'est au manège royal de Versailles, au XVIIe siècle, que s'épanouit une nouvelle forme décisive de la pensée et de la technique équestre. L'équitation y est pratiquée comme un art. Les écuyers du roi accomplissent des prodiges et leur prestance, renommée dans l'Europe entière, participe à la politique de magnificence du royaume. Par sa noblesse, sa valeur, la communion intime qui le lie à son cavalier, par le vocabulaire qui le décrit comme par les études anatomiques et d'hippostologie dont il a fait l'objet depuis la Renaissance, le cheval occupe une place intermédiaire entre l'homme et l'animal. Il est surtout, à toutes les époques, un sujet privilégié pour les artistes : sa taille, sa musculature nerveuse, sa fougue et sa puissance inspirent les sculpteurs, la grâce de ses allures, sa rapidité et son agilité fascinent les plus grands peintres et dessinateurs qui en font de véritables portraits.
Cet ouvrage présente et célèbre la longue histoire qui relie les hommes au cheval à travers des oeuvres d'art spectaculaires. -
L'esprit du trait : Une collection privée en Provence
Collectif
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- Arts Graphiques
- 14 Août 2025
- 9782359064674
L'ouvrage présente une collection particulière d'une centaine de dessins français du XVIIe au début du XIXe siècle réunis par un amateur passionné. Cet ensemble de dessins, pour la plupart inédits, est consacré aux artistes ayant oeuvré en Provence, qu'ils soient natifs ou non de la région. Les sujets et les thèmes abordés sont variés : des scènes de genre aux compositions religieuses, en passant par les paysages, les études de motifs ou bien les portraits. Ils sont dus à des personnalités célèbres comme Nicolas Mignard, Pierre Puget, Jean Daret ou encore Jacques Réattu, auprès desquels figurent des artistes moins connus, parfois tombés dans l'oubli, que la recherche remet en lumière depuis quelques années comme Joseph Célony, mais aussi Henry d'Arles, David de Marseille, Jean-Baptiste Coste ou Paul Grégoire. Leurs oeuvres, reparties en neuf chapitres, marquent différentes période de l'histoire de l'art, allant du baroque en Provence en passant par la figure tutélaire de Dandré-Bardon et son influence, voyageant ensuite entre l'Italie et la Provence avec épanouissement du paysage, sans oublier le maître provençal, incontesté du genre, Constantin d'Aix, ni les ornementistes-décorateurs et le genre du portrait. Une découverte d'une collection inédite et remarquable et une plongée dans l'histoire riche, dynamique et culturelle de la Provence.
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Alina Szapocznikow. Langage du corps
Collectif, Sophie Bernard
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- Monographies
- 2 Octobre 2025
- 9782359064759
Héritière aussi bien du surréalisme que du mouvement pop, la sculptrice polonaise Alina Szapocznikow, née en 1926, rescapée des camps d'extermination nazis et décédée en 1973 d'un cancer du sein, évoque le corps à travers ses sculptures. En centrant ainsi son oeuvre sur le corps humain, elle exprime à travers lui la fragilité de nos existences.
En seulement deux décennies, Szapocznikow élabore son oeuvre sculpturale et graphique avec virtuosité. Par son exploration de nouvelles méthodes sculpturales et l'expérimentation de matériaux nouveaux, tels que la résine de polyester et la mousse de polyuréthane, elle contribue de manière considérable au réexamen de ce médium.
De ses allusions ironiques à la production de masse et à la société de consommation émergent des assemblages de fragments corporels sensuels et troublants. Des moulages de ses lèvres et de sa poitrine constituent des «?lampes érotiques?» ou sont drapés de façon provocante dans des coupes en verre, interrogeant ainsi la place et le rôle de l'artiste femme dans la société des années 1960. Ce rapport direct au corps et à la malléabilité du matériel prend une autre forme dans ses Photosculptures dans lesquelles elle met en scène des objets faits de chewing-gums, modelés directement dans la bouche et photographiés comme des sculptures traditionnelles.
Durant sa maladie, son travail se focalise de plus en plus sur la mémoire, les traumas et la finitude. Elles produit des oeuvres évoquant les tumeurs qui prolifèrent en elle et témoignant de l'inébranlable indépendance, du courage et de la vitalité artistique d'Alina Szapocznikow. C'est seulement quatre décennies après son décès prématuré à 47 ans que son oeuvre, déjà célébrée de son vivant dans son pays d'origine, la Pologne, connaît une reconnaissance internationale méritée. -
Sage comme une image ? L'enfance dans l'oeil des artistes, 1790-1850
Collectif
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- 27 Février 2025
- 9782359064568
L'ambition de cet ouvrage est d'éclairer les rôles assignés à l'enfant et ses représentations artistiques dans la société française de 1790 à 1850. Le propos repose sur un dialogue fécond entre les arts académiques (peinture et sculpture) et le médium nouveau qu'est alors la photographie.
Ce demi-siècle de l'histoire de France encore peu étudié, très mouvementé sur les plans politique et philosophique, est aussi une période de formidable fermentation artistique. Quelles représentations de l'enfance les peintres, sculpteurs et photographes de cette époque ont-ils proposées ? Comment ces images adhèrent-elles à l'esprit de leur temps, et en quoi s'écartent-elles de certaines réalités sociales ? Et aujourd'hui : nous reconnaissons-nous encore en elles ? Nos regards sont-ils en mesure de toutes les accepter et de toutes les comprendre ?
Le parcours chronologique et thématique entraîne le lecteur du mythe de l'innocence hérité des Lumières à l'enfant soldat, des princes maudits aux orphelins, des travailleurs aux génies, en passant par une grande galerie de portraits peints, sculptés ou photographiés.
À côté de grands noms de la période - Eugène Delacroix, Théodore Géricault, Anne-Louis Girodet, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Camille Corot, Pierre-Jean David d'Angers, James Pradier ou encore Honoré Daumier -, l'ouvrage met en avant des artistes souvent méconnus parce que féminines ou éloignés des cercles parisiens - Auguste de Châtillon, Jeanne-Elisabeth Chaudet, Sophie Feytaud-Tavel -, ainsi que des oeuvres inédites ou peu présentées. -
Célébrer l'ami par l'ami, tel est le postulat de cet ouvrage consacré à ce que l'art de Gros possède en partage avec celui de Girodet. Il présente les enjeux de ces deux carrières mêlées au tout début du XIXe siècle. Antoine-Jean Gros (1771-1835) fut le plus fidèle condisciple et un des meilleurs amis d'Anne-Louis Girodet dit Girodet-Trioson (1767-1824). Le célèbre discours qu'il improvisa au milieu de larmes sur la tombe de Girodet est resté comme le symbole d'une sensibilité romantique et d'une affection aussi sincère qu'unique. Les Inventaires après décès des oeuvres de Gros et de Girodet, publiés conjointement en 2002, avait montré la fraternité de leurs réseaux au sein de la phalange des « quatre G » (Guérin, Girodet, Gérard, Gros), comme l'appelait la critique contemporaine. Leurs parcours en Italie et leur commune aspiration à renouveler la représentation des batailles avaient déjà été mis en lumière à l'occasion d'expositions au musée Girodet. Ici, de manière plus ambitieuse et plus approfondie, l'ouvrage illustre ces influences croisées, ces travaux et ces goûts communs si importants pour l'art du XIXe siècle, avec pour fil conducteur cette exclamation de Girodet : « Gros est heureux, il a le poignet de son talent » et comme emblèmes les autoportraits que les deux artistes s'échangèrent avant de se quitter en Italie en 1794.
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Max Jacob, le cubisme fantasque retrace le parcours du poète-peintre sous un angle inédit, dressant le portrait d'un artiste protéiforme, dont le travail et les amitiés en ont fait l'une des figures majeures de la modernité durant la première moitié du XXe siècle.
À l'occasion des 80 ans de la déportation du poète en 1944, l'ouvrage explore ses liens avec l'univers cubiste, ses collaborations avec les plus grands peintres, poètes, intellectuels et musiciens de son temps, ainsi que ses séjours à Céret et en Espagne.
Une centaine d'oeuvres de Max Jacob et de ses contemporains, de Pablo Picasso à Amedeo Modigliani, en passant par Juan Gris, Marie Laurencin, Moïse Kisling, Jean Metzinger, Serge Férat, la baronne d'Oettingen, Louis Marcoussis, Alice Halicka ou encore Dora Maar, mettent ainsi en avant les différentes facettes du travail de l'artiste, entre littérature et arts graphiques. -
Artiste contemporain né à Barcelone en 1955, Jaume Plensa commence à exposer, au début des années 1980, des volumes en tôle découpée et soudée, en fonte d'acier, puis des installations procédant de techniques de plus en plus variées. Des emprunts à la littérature et à la poésie, parfois la sienne, viennent mêler le verbe et la citation à la matière sculptée ou dessinée. Dans les années 1990, la lumière et la transparence du verre ou de la résine accompagnent la prise en compte nouvelle du corps humain et de son échelle. Une famille de silhouettes anonymes et méditatives peuple aujourd'hui l'univers de Jaume Plensa.
En 1994, il est invité par la ville de Valence pour exposer dans l'espace urbain et dans les salles du musée municipal. Plutôt que d'exposer au musée, l'artiste choisit de créer 21 portes en fonte d'acier, qu'il fit installer dans 21 lieux emblématiques de la cité. Répondant à l'invitation renouvelée de la ville, le sculpteur et dessinateur de renommée internationale livrera prochainement une sculpture de 4 mètres de hauteur réalisée en acier inoxydable. Composée à partir des différents alphabets du monde, lettres et symboles s'entrelacent de manière aléatoire telle une dentelle de métal déployant le dessin d'une silhouette qui, en position assise, évoque un corps humain autant qu'une communauté universelle.
L'ouvrage propose une déambulation libre entre la proposition imaginée en 1994 et celle pensée pour la place des Ormeaux en 2024, au coeur du centre historique. Il offre aussi une large part à la production graphique de l'artiste. Dessins et estampes entretiennent des relations étroites avec le corps humain et s'associent aux mots des plus grands poètes et dramaturges - Dante, Baudelaire et Shakespeare... - comme à ceux de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. -
Joseph Siffred Duplessis (1725-1802) : Le Van Dyck de la France
Xavier Salmon
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- 26 Juin 2025
- 9782359064650
Denis Diderot manifestait sa surprise en 1769 en découvrant au Salon les oeuvres de Joseph-Siffred Duplessis : « Voici un peintre appelé Duplessis, qui s'est tenu caché pendant une dizaine d'années, et qui se montre tout à coup avec trois ou quatre portraits vraiment beaux ». En 1781, sous une plume anonyme, on lisait : « Vous êtes, sans contredit, le plus grand peintre en portrait du royaume ; vous êtes certainement le Van Dyck de la France ».
Pendant presque vingt ans, Duplessis est indétrônable. Ses talents de portraitiste lui valent des commandes de la famille royale, de la cour et des élites politiques, scientifiques et culturelles du royaume de France. Bien que la Révolution le prive de sa clientèle et met un terme à sa carrière de peintre, on souligne encore son talent dans les dernières années du siècle : une manière belle et savante, une habileté qui sait allier aux vérités de la nature les grâces d'une belle exécution, une tension constamment portée à tout transcrire et à saisir le relief des formes et la saillie des objets, de la fraîcheur, des tons suaves, une heureuse entente dans la distribution des lumières et des ombres. Mais très vite le souvenir du Van Dyck de la France s'efface. Il faut attendre les travaux de Jules Belleudy, qui en 1913 livre la première monographie dédiée au portraitiste pour que l'artiste soit à nouveau encensé. Il demeure le meilleur des portraitistes d'avant David. Xavier Salmon nous livre aujourd'hui une nouvelle monographie dédiée au maître qui rappelle les oeuvres connues, parmi lesquelles le majestueux et imposant portrait de Louis XVI en costume de sacre ou le portrait de Benjamin Franklin qui orne les billets de cent dollars américains, et révèle de nombreux inédits. Tous ces tableaux témoignent de l'extraordinaire portraitiste que fut Joseph-Siffred Duplessis en un siècle où triompha le genre. -
Sur le vif, et précédemment : Pierre Buraglio, oeuvres sur papier (1960-2025)
Collectif
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- Arts Graphiques
- 26 Juin 2025
- 9782359064728
Le dessin a toujours tenu une place essentielle dans la démarche de Pierre Buraglio. Sans qu'elle ait été tenue secrète, cette pratique n'a pas encore été abordée sous un angle rétrospectif, permettant de considérer plus justement la place centrale qu'occupe ce médium dans son cheminement créatif.
Contribuant à sa notoriété, mobilisant une part non négligeable de son temps, soulignant son attachement à l'histoire de la peinture, sa désormais « classique » série des Dessins d'après... réalisée à la mine graphite ou à l'encre de Chine depuis les années 1980 coexiste avec d'autres ensembles plus abstraits ou faisant appel à d'autres techniques témoignant de son incessante inventivité. Le masquage, l'agrafage, le découpage ou le collage comme l'assemblage mettent ainsi à l'épreuve son désir permanent de renouvellement qui ne le quitte jamais.
La particularité et l'originalité de son oeuvre s'inscrivent dans une volonté de déconstruire la démarche habituellement admise comme conventionnelle pour mieux la reconstruire, ou plutôt pour acter la coexistence d'approches a priori antagonistes. C'est cette richesse que l'ouvrage entend mettre en exergue en montrant la multiplicité d'une pensée en constante recherche depuis les débuts de l'artiste jusqu'à aujourd'hui. -
Carole Benzaken : Rien de nouveau sous le soleil
Marie Ely, Collectif
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- 25 Septembre 2025
- 9782359064742
Dans l'oeuvre de Carole Benzaken (née en 1964) la vanité est omniprésente. Son esthétique de l'impermanence et sa mise en suspens des choses par la peinture s'étend des Tulipes qui l'ont fait connaître, jusqu'à ses Éclats, série la plus récente de l'artiste.
Dès les années 1990, ses motifs floraux évoquent déjà les grandes heures de la vanité au XVIIe siècle. Plus tard, la reprise de cette série sous le nom d'Autoportrait (ancien) (2013) joue sur l'autocitation et l'humour, comme un memento mori jubilatoire.
Après avoir vu son rapport au temps bouleversé par son séjour aux États-Unis, Carole Benzaken achète une ferme en Mayenne en 2004, non loin du Mans, dans le but d'y installer un atelier. Elle fréquente le musée de Tessé et admire le chef-d'oeuvre de Philippe de Champaigne, La Vanité. C'est alors que naît la série Ecclésiaste 7 : 24. Inspirée du texte biblique, elle se réfère littéralement à la vanité des choses humaines et à un « profond, profond » inaccessible.
Dès lors, sa création se teinte d'une importante réflexion sur l'éphémère. L'image brouillée, floutée, difractée, est conçue chez Carole Benzaken comme un montage, une superposition de couches à la recherche d'une sensation toute cézanienne, dans la négation des images « mortifères » qui envahissent nos quotidiens. Le végétal, omniprésent dans sa peinture, présente la nature comme source d'inspiration et modèle de temporalité invitant à la sagesse et à la lenteur dans un monde où, frénétiquement, tout s'accélère. -
Créature légendaire emblématique de l'ère culturelle est-asiatique, le dragon a eu, depuis plusieurs milliers d'années, un profond impact sur la religion, la politique, l'art et plus largement les valeurs morales à tous les niveaux de la société chinoise.
Le dragon est d'abord une figure religieuse de dieu protecteur. Il fait partie avec le phénix, le tigre et la tortue, des « Quatre animaux » de l'astrologie chinoise et de la philosophie feng shui, esprits bienveillants associés aux points cardinaux.
Apparaissant sous différentes formes, magiques ou divines, le dragon s'adapte à tous les environnements, du ciel et des plus hautes cimes à la terre et aux profondeurs, servant même de monture aux divinités célestes. Il a le pouvoir de contrôler la pluie?: la faire cesser pendant les crues ou, au contraire, la faire revenir après une sécheresse. De ce fait, toute apparition d'un dragon est vue comme un très heureux présage, annonçant une période de paix et de prospérité.
D'une figure de sagesse, cet être mythique doté de pouvoirs surnaturels est devenu un symbole de la puissance impériale. Bien que les souverains aient tenté de s'approprier cette prestigieuse créature, elle a également inspiré les récits, les arts et les traditions populaires jusqu'à aujourd'hui, en Asie orientale et dans les communautés asiatiques de par le monde.
À travers plusieurs essais et une dizaine de focus, l'ouvrage explore l'histoire du dragon et interroge son image, tout en mettant en lumière des oeuvres et objets exceptionnels. -
Joséphine de Beauharnais fit de son domaine de la Malmaison une demeure à la mode, un lieu de culture et de délassement pour la cour consulaire puis impériale. Mais quelle place la musique y occupait-elle et quel était le goût de Joséphine pour la musique ?
Comme toute femme aristocratique d'Ancien régime, Joséphine a su acquérir une formation artistique, tant la pratique des arts s'entend comme la manifestation d'un art de vivre indissociable du bon goût et de l'élégance. Elle jouait de la harpe et du pianoforte, et était reconnue comme une amatrice habile.
La musique revêt une dimension sociale. Aussi, quand Joséphine et Bonaparte achètent Malmaison et qu'une réorganisation de l'espace intérieur est engagée, la petite galerie devient-elle une salle de réception dédiée à la musique. Pas moins de six pianos témoignent de la place de l'instrument dans la vie de Joséphine.
La musique se laissait donc entendre à Malmaison sous plusieurs registres. Le premier est celui de la rencontre personnelle de l'Impératrice avec l'instrument ; le second est celui du divertissement de salon : la musique fait partie des distractions des soirées ordinaires, avec les dames de sa maison, quelques invités choisis et ses enfants lorsqu'ils sont présents ; cette pratique, qui a toujours existé, prend de l'importance après le divorce, lorsque l'Impératrice déchue essaie de recomposer autour d'elle une société et des usages de cour.
L'ouvrage est ainsi l'occasion d'évoquer plus largement, sous la plume de conservateurs, universitaires et musicologues, les salons de musique pendant le premier Empire ou la romance au temps d'Hortense. -
Les choses : une histoire de la nature morte
Collectif, Dimitri Salmon
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- 13 Octobre 2022
- 9782359063837
La dernière grande manifestation autour de La nature morte de l'Antiquité au XXe siècle fut organisée en 1952 à Paris par Charles Sterling. Les Choses rend hommage à ce grand historien de l'art, en actualisant le point de vue et en intégrant tout ce qui a renouvelé nos perspectives, tant en histoire de l'art ancien et contemporain, qu'en littérature, poésie, philosophie, archéologie, botanique ou écologie.
Élargissant les frontières chronologiques et géographiques, l'ouvrage ouvre des fenêtres sur d'autres cultures qui ont représenté les choses en majesté. Il convoque des artistes contemporains qui s'inspirent de leurs prédécesseurs en modifiant notre regard sur le passé. Longtemps déconsidéré, le genre de la nature morte, assimilé à la trivialité de la vie quotidienne voire à la mécréance, doit être reconsidéré à la faveur de notre attachement grandissant aux choses ainsi qu'aux relations nouvelles qui s'établissent entre le vivant et le non vivant. -
Léonard de Vinci et l'art de la gravure : Traduction, interprétation et réception
Collectif
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- 27 Juin 2024
- 9782359064353
Rares sont ceux dont l'Histoire a retenu le nom plus de cinq cents ans après leur mort. Léonard de Vinci est de ceux-là. Son visage de vieillard barbu, comme celui de la Joconde, est connu de tous. Pourtant, son oeuvre n'attire des foules démesurées que depuis une époque récente. Avant la fin du xixe siècle, il serait plus approprié de parler de l'infortune de Léonard. L'enjeu de cet ouvrage consiste à expliciter pourquoi les tableaux de Léonard ont été, entre 1519, année de sa mort, et la fin du xviie siècle, méconnus et peu considérés comme des modèles à suivre.
La question de l'accessibilité des orignaux de Léonard est convoquée : contrairement à Michel-Ange, avec la chapelle Sixtine, la réputation de l'artiste ne s'adosse pas à un lieu célèbre, dans lequel plusieurs de ses compositions seraient rassemblées. À l'exception de la Cène du couvent Santa Maria delle Grazie de Milan, rares sont ses tableaux à être exposés aux yeux du public : aux xvie et xviie siècles, les oeuvres de Léonard sont pour la plupart détenues par des collectionneurs privés, prestigieux certes (rois de France et d'Angleterre, riches amateurs) mais dont les cabinets sont d'accès restreint.
D'autre part, avant le xixe siècle, les oeuvres du florentin ont été peu traduites en gravure. Curieusement, Léonard a montré peu d'intérêt pour cette technique qui rend possible la reproduction des images et, par-delà, leur diffusion à large échelle. Contrairement à Andrea Mantegna, ou, plus tard, à Raphaël, Léonard n'a pas confié à des graveurs professionnels le soin de traduire certaines de ses compositions. Percer le mystère de cet étonnant constat est l'un des objectifs de cette publication. -
« Je préfère faire de l'architecture, très souvent de l'architecture temporaire, avec les outils de l'art. Mais comment agir sur l'environnement sans exercer une certaine violence ? », se demande Gianni Pettena dans une conversation avec son ami de longue date et architecte James Wines publié en 2010. Soit une question qui contient tout l'enjeu du catalogue de l'exposition Anarchitecture consacré au travail de Gianni Pettena (né à Bolzano en 1940) à la croisée de l'art et l'architecture.
L'ouvrage prend le parti pris des lieux arpentés par Gianni Pettena, en mettant l'accent sur l'influence et la prise en considération dans sa pratique des spécificités de deux géographies. D'une part, l'Italie, pays d'origine de l'artiste - des montagnes des Dolomites qu'il définit comme son « école d'architecture » à l'île d'Elbe, de l'autre, les espaces désertiques de l'Ouest américain. Dans un voeu de décloisonnement des disciplines, Gianni Pettena n'a jamais cessé d'interroger à travers l'art les fondements de nos architectures par la mise en question et en critique du fonctionnalisme à tout prix et des injonctions sociales et capitalistes qui prédéterminent tant nos comportements quotidiens que la conception de nos milieux de vie.
À l'aune des enjeux écologiques actuels, il s'agit de réévaluer la pertinence, la radicalité et la poésie avec lesquelles Gianni Pettena fait oeuvre aujourd'hui, grâce au regard pionnier, attentif, déjà inquiet qu'il porte dès la fin des années 1960 sur la précarité et l'importance des liens - vivants, écologiques et affectifs - qui nous unissent à nos environnements.