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jean raspail
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Imaginez une frontière aux confins septentrionaux de l'Europe. Elle court au nord et à l'est sur quelques quatre cent soixante dix lieues, traverse d'interminables forêts, des plaines spongieuses semées de lacs couleur de plomb. Elle enjambe des marécages et des rivières torrentueuses roulant vers des destinations incertaines. Au-delà s'étend la Borée, une contrée dont on ne sait rien sinon qu'elle est le royaume d'un petit homme couleur d'écorce qui manie l'arc et le javelot mais que nul n'a jamais approché. Quel est son nom ? Qui est-il ? Quelle est sa destinée sur cette terre ?
Aux héros de cette histoire, il aura fallu plus de trois siècles, du XVIe à nos jours, d'aventures, de batailles, d'assauts, de poursuites et de rêves, pour atteindre les mystérieuses réponses à ces questions qui ne l'étaient pas moins. Leur quête a été la mienne. Elle a donné sens à nos vies, mais c'est du petit homme au javelot, survivant d'un monde révolu, que surgira l'ultime lumière, juste avant qu'elle ne s'éteigne...
J. R. -
" Dans la nuit, au midi de notre pays, cent navires se sont échoués, chargés d'un million d'immigrants. Ils viennent chercher l'espérance. Ils inspirent la pitié. Ils sont faibles... Ils ont la puissance du nombre. Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. À tous les niveaux de la conscience universelle, on se pose alors la question : que faire ? Il est trop tard.
Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints, qui est un roman, relève en 2011 de la réalité. Nous sommes, tous, les acteurs du Camp des Saints. C'est notre destin que ce livre raconte, notre inconscience et notre acquiescement à ce qui va nous dissoudre.
C'est pourquoi, en guise de préface à cette nouvelle édition, dans un texte intitulé Big Other, j'ai voulu, une dernière fois, mettre un certain nombre de points sur les i."
J. R. -
En 1956, Jean Raspail a trente ans. Fasciné par le Japon, il y restera un an, avec l'oeil aiguisé d'un ethnographe avide et méticuleux, pour essayer de percer le mystère d'une civilisation qui, jusque-là, n'était guère connue, sinon à travers la vogue ancienne du japonisme et une poignée de clichés jaunis. Mais nul récit de voyage, au dire même de l'auteur, ne pouvait venir à bout d'une matière aussi riche et aussi indéchiffrable. Il fallait le truchement du roman, le premier d'une longue série pour Raspail, afin de restituer l'éventail des nuances et la complexité sociale de l'archipel. Le prétexte ? Une dizaine de touristes occidentaux en quête d'exotisme débarquent à Tokyo à la veille de sa formidable expansion, dans une société encore largement traditionnelle, guidée par le souci des formes et des convenances. Le choc de deux mondes, que l'auteur prend plaisir à malmener. Avec une verve intarissable, il s'amuse à mystifier ses personnages avec un esprit facétieux qui transforme leur séjour en une suite de quiproquos cocasses et de pantomimes hilarantes. Un AUTEUR Jean Raspail (1925-2020) est un écrivain voyageur, ayant parcouru de nombreux pays et continents. Il est le chantre des peuples résistant à la modernité, aux coutumes encore vivaces et aux particularités affirmées. Il est le héraut d'une vision du monde faite d'aventure, de courage et de verticalité, partisan d'un ressourcement dans le passé pour faire face aux défis de l'avenir, puisant son inspiration dans les personnages haut en couleur qui ont émaillé l'histoire. Il a reçu le Grand Prix de littérature de l'Académie française pour son oeuvre en 2003.
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Noël 1993. Un vieil homme erre dans Rodez, à la recherche d'un peu de pain et de soupe. Lorsqu'on lui demande qui il est, il répond : Je suis Benoît.
Près de six siècles plus tôt, le concile de Constance a mis fin au grand schisme d'Occident en déposant le dernier antipape avignonnais, Benoît XIII. Pourtant, cette lignée de papes rebelles ne s'est pas éteinte. Simplement, sa trace s'est perdue. Et voilà que les services secrets du Vatican lancent leurs meilleurs agents sur la piste du mendiant de Rodez, qui porte dans sa besace l'anneau du pêcheur, emblème de cette Église de l'ombre...
Autour d'un personnage bouleversant d'humanité et de grandeur, le conßit éternel de la fidélité et de l'oubli, de la Foi toujours sommée de se soumettre au monde. -
Une nuit de février 1999, Philippe Pharamond de Bourbon, descendant des Capétiens, est sacré roi de France dans la cathédrale de Reims. Mais la France endormie n'a rien su de l'équipée qui, depuis l'Atlantique, l'a mené à cheval à Saint-Benoît-sur-Loire, puis Saint-Denis, échappant au limier des Renseignements généraux que le ministre de l'Intérieur a mis à ses trousses.
Roman monarchiste ? Non, roman tout court. Mêlant l'histoire à la légende et le merveilleux au réel, nous entraînant de l'énigme de la sainte ampoule à la France des autoroutes et des multinationales, jean Raspail nous conte ici, bondissante comme un thriller, une histoire de chevalerie au plus haut sens du mot, celui de la Table ronde et de la quête du Graal. -
Le village oublié ; bagnard en Sibérie, 1915-1919
Theodor Kroger
- Libretto
- 5 Avril 2012
- 9782752906540
Que faire lorsque l'avenir ne propose plus que massacres, démences, colonnes de prisonniers et wagons à bestiaux ? A quoi se raccrocher lorsque triomphent les totalitarismes, les peurs et le froid ? Condamné à mort en 1914, puis au bagne, la pendaison étant "provisoirement commuée en bannissement perpétuel en Sibérie", le jeune Theodor Kröger, une fois libre, participe à l'extraordinaire aventure d'isoler un village russe du reste du monde.
Cacher les chemins. Transformer les forêts en labyrinthes. Disparaître des cartes pour échapper au chaos... Combien de temps ? Le Village oublié, best-seller mondial à sa publication en 1950, témoigne de cette incroyable histoire. C'est aussi un chant dédié aux mystères de l'âme russe ainsi qu'à la taïga, seule capable de résister à la folie des hommes...
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Lecteurs ! Vous allez embarquer sur un navire étrange, un bâtiment littéraire. Il a largué les amarres il y a cinquante ans, à moins que ce ne fussent cinquante siècles (mais les faire-part de naissance importent-ils, en littérature ?). C'est un vaisseau de légende. L'équipage ? Des hommes inaptes à la vie moderne. Son port d'attache ? La mélancolie ou la lucidité, ce qui revient au même. Sa destination ? Tout horizon perdu.
Vous vous apprêtez à voguer là-bas, au loin, si loin..., vers des horizons dissous dans la lumière. Vous croiserez des ciels de pluie, des mers labourées, des steppes sans contours, des forêts harassées. Vous rencontrerez des spectres, errant dans les brumes. Le monde n'a plus besoin de ces hommes. Pour eux, finalement, c'est une chance. Chassés par leurs semblables, ils échappent au pire.
Et qui se souvient d'eux ? Raspail.
Sylvain Tesson. -
Au cours des trois dernières décennies, Jean Raspail a énormément écrit dans la presse, - entre autres la presse-magazine -, sur les sujets les plus divers. Méthodique, il prenait soin de conserver chacun de ses articles publiés, qui ont donc été découverts après sa disparition. Petits éloges de l'ailleurs se propose d'offrir au lecteur un vade-mecum de l'essentiel de ces textes d'où se dégagent plusieurs grandes lignes de force : « Politique etsociété », « Écrivains et Écriture », « Voyages », « Patagonie », « Histoire » ...
C'est l'occasion séance tenante de repartir en voyage, et au galop,avec les Indiens d'Amérique, de disserter sur certains aspects de la langue française, de s'interroger sur des débats de société, et de rendre hommage à des écrivains et voyageurs au style de vie étincelant qui continuent à fasciner, et qui offrent des horizonsinaltérés. -
Une épopée de la douleur et de la solitude. L'histoire des Indiens du cap Horn, détruits par le monde moderne après des millénaires de survie dans le vent noir, le froid fou et les tempêtes monstres. D'outre-tombe, ces fantômes, pauvres d'entre les pauvres, nous parlent. Et nous comprenons trop bien ce qu'ils ont à nous dire... Michel Déon, Le Figaro magazine.
Le livre le plus beau, c'est-à-dire le plus humain, le plus impressionnant que j'aie lu depuis longtemps. Non pas bien écrit, mais superbement écrit, sans apprêt, avec la force du naturel. Avec la violence magnifique et désespérée d'une infinie compassion pour un peuple, une peuplade, celle des Alakalufs, isolée, perdue, oubliée dans les solitudes glacées de la Terre de Feu. Un roman, un récit, un long cri magnifique de fraternité pour restituer un destin, pour rendre justice à ces hommes qui ont tout perdu, jusqu'à leur langue, leur identité, et qui vont disparaître de la planète. Francis Mayor, Télérama. -
Sur une modeste tombe d'un petit cimetière du Périgord, on peut lire cette épitaphe: Ci-gît Orélie-Antoine Ier, roi de Patagonie, décédé le 18 septembre 1878.
La plus étrange épopée qui se puisse concevoir... Durant les vingt-huit années du règne d'Orélie-Antoine, le rêve et la réalité se confondent aux bornes extrêmes du monde, là-bas, en Patagonie, au détroit de Magellan. Qui est Antoine de Tounens, roi de Patagonie, conquérant solitaire, obscur avoué périgourdin embarqué sur les flottes de la démesure, son pavillon bleu, blanc, vert claquant aux vents du cap Horn ? Un fou ? Un naïf ? Un mythomane ? Ou plus simplement un homme digne de ce nom, porteur d'un grand destin qu'il poursuivra toute sa vie en dépit des échecs, des trahisons, des sarcasmes qui peupleront son existence...
Es-tu roi de Patagonie ? Je le suis! Il n'en démordra pas. Roi il fut, quelques jours au moins, et toute une vie. Des sujets, il en eut : Quillapan, cacique des Araucans, Calfucura, cacique des Patagons, mais aussi Verlaine, Charles Cros, le commodore Templeton, le général Chabrier, l'amiral Dumont d'Urville, l'astronome Camille Flammarion, le colonel von Pikkendorff, Véronique, reine de Patagonie, aux multiples visages, et tant d'autres, le coeur débordant d'émotion, qui se déclarèrent un jour ou l'autre, l'espace d'un instant, sujets du roi Orélie-Antoine.
Car nous sommes tous des Patagons. Là-bas, en Patagonie, l'homme devient roi. Sa longue nuit s'illumine.
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Le roi est mort, vive le roi ! ; le roi au delà de la mer
Jean Raspail
- Via Romana
- 10 Octobre 2019
- 9782372711302
« Quand on représente une cause presque perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse, triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus parce que la vie s'en est allée ailleurs. » Dans Le Roi est mort, vive le Roi !, Jean Raspail s'adresse à un jeune prince trentenaire au plus, car « passé cet âge, l'on se met à penser chacun de ses actes, on lime son coeur, on tue son âme, on se trahit à chaque instant, car nul ne peut mener sa vie autrement en ces temps qui sont nôtres ». Et c'est l'Appel d'un homme libre au Roi qui retentit ici à l'oreille d'un Prétendant qui oserait enfin crânement se déclarer le premier et esquisser un geste pour tirer du néant le principe royal par cette grâce divine qui fit les rois de France, et qui échappera toujours au pouvoir des hommes. Il suffirait pour cela d'un peu de mémoire historique, d'un peu de courage, d'un peu de fierté, d'amour-propre, le tout chapeauté par un certain goût pour la belle attitude.
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J'ai changé le nom de ce village qui fut, il y a soixante ans, le théâtre de ce crime horrifiant, qui bouleversa la France entière, plongeant les fidèles et le clergé catholique dans un abime de réflexions consternées. J'ai aussi changé le nom de l'assassin, immolateur, sacrificateur, l'appelant Jacques Charlébégue, curé de Bief, dont j'ai pris la vie en charge à partir de son incarcération. Car ce livre est un roman. Si je me rappelle bien sa genèse, ce n'est pas ce crime qui m'y a conduit, mais l'enfermement de ce jeune prêtre coupable condamné à la perpétuité et son face-à-face avec Dieu, jour après jour, mois après mois, année après année, entre les quatre murs de sa cellule. [...] Nul ne savait plus rien de lui, par une sorte de conspiration du silence entre l'administration pénitentiaire et le magistère catholique romain, lequel, pas plus que Dieu, n'abandonne jamais ses prêtres déchus, fussent-ils au-delà de l'indignité. J. R.
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Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus parce que la vie s'en est allée ailleurs.Jean Raspail
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Bleu caraïbe et citrons verts ; mes derniers voyages aux antilles
Jean Raspail
- Via Romana
- 21 Mai 2014
- 9791090029750
Avec Bleu caraïbe et citrons verts, Jean Raspail nous livre le contrepoint romantique de Secouons le cocotier. Cette fois encore, l'itinéraire de Raspail n'est pas banal : la piste perdue des Indiens caraïbes, qui furent pendant des siècles les seuls maîtres de ces îles. Cette piste le conduit d'Haïti aux îles Grenadines, en passant par Saint-Barthélemy, Saint-Eustache, Saint-Kitts, la Guadeloupe, Marie-Galante, la Dominique, la Martinique, et même par Lausanne et Nancy, ce qui n'est pas le moins surprenant. Bien des personnages surgissent au détour de cette piste et pour son adieu aux Antilles, Jean Raspail choisit des sentiers écartés. Ce sont les seuls souvenirs qui durent. Jean Raspail est notamment l'auteur du Camp des Saints, de Sire, de Qui se souvient des Hommes, du Roi de Patagonie, de L'Anneau du Pêcheur, des Sept Cavaliers et des Royaumes de Borée, adaptés à la bande dessinée par Jacques Terpant. Il a publié Les Veuves de Santiago chez Via Romana en 2010 et Secouons le cocotier en 2012.
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Deux jeunes femmes se partagent le charme et le mystère de ce roman : Irène, blonde et reconnaissable à ses yeux verts ; Aude, tout aussi belle avec son regard bleu. Elles figurent, l'une et l'autre, deux principes contraires, comme l'eau et le feu, le jour et la nuit, Dieu et le Diable...
Surgissent alors de nombreuses questions : Pourquoi deux portraits de femmes, peints à cinq siècles de distance, se ressemblent-ils tant ? Pourquoi Salvator de Orth, jeune homme riche et comblé, qui, par désespoir d'amour, s'était retiré dans un monastère d'Auvergne, en ressort-il trente ans plus tard pour courir s'enfermer dans un phare, en Bretagne, d'où il appelle au secours son ami d'enfance, Frédéric ? Et pourquoi Frédéric Fons, écrivain vivant en Provence, répondant à cet appel et partant pour la Bretagne en compagnie de la jeune femme aux yeux bleus, trouve-t-il sur son chemin des messagers involontaires pour jalonner la piste : Yves, un petit garçon ; sir Thomas Murdoch, amiral britannique ; Hervé Le Guen, un marin, le cardinal Hohenlo, étrange prélat romain, le commissaire divisionnaire Kersaint...
De rebondissement en rebondissement, c'est l'amour, thème majeur de ce roman, qui en forme la trame et son double regard, celui des Yeux d'Irène. Le temps présent aussi le révèle. Il l'éclaire de lueurs sombres...
Troublante création, et inattendue sous la plume de Jean Raspail, ce livre est écrit avec l'allégresse de la vie et un tempérament d'écrivain qui sait mêler le rêve et la réalité. Cela, les lecteurs de Jean Raspail le savent déjà. Aux autres, nous souhaitons la bienvenue et l'immense plaisir de la découverte !
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Ne cherchez pas l'Île Bleue sur la carte d'Indre-et-Loire. Ni même la stèle dédiée à Bertrand Carré. J'y suis retourné juste avant cette réédition. Rien. Il n'en restait rien.
Nous avions quatorze, quinze ans. Notre royaume, c'était l'Île Bleue, mystique univers et secret terrain de jeu où l'imagination nous emportait hors de nous-mêmes. Jusqu'à ce matin lumineux de juin 40 où en un instant, nous sommes entrés dans l'adolescence en basculant dans une vraie guerre, tels que nous étions, jouant pour de bon.
Trois panzers, surgis du bois, de l'autre côté de la rivière, venaient de stopper en avant du pont. Bertrand jubilait. Maïté irradiait. Debout hors de sa tourelle, tranquille, presque souriant, comme en vacances, un lieutenant allemand qui n'avait pas vingt ans nous observait à la jumelle.
Et le vent des fantasmes s'est levé ! L'amour, l'honneur, l'orgueil. Le clan, le royaume, le territoire. Le mystère de la vie, de la mort. L'insolence de l'âme et du coeur, le théâtre des grands sentiments, la dévotion charnelle, la beauté. Et la peur, le désespoir, les rêves en miettes, la réalité, le destin.
Ainsi voulions-nous être, les adolescents de ce temps, ou tout au moins l'avons-nous cru.
Jean Raspail.
5 juillet 2016
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La saga des Pikkendorf - le royaume de Borée Tome 2 : Henrick
Jacques Terpant
- Delcourt
- Hors Collection Delcourt
- 3 Janvier 2013
- 9782756030685
Hanté par la Borée, le Duc August IV de Valduzia lance une campagne sur ces terres inconnues, sans résultat. Lors du compte rendu de ce fiasco, son attention se porte sur un homme : le capitaine Henrick de Pikkendorff. Le javelot primitif que celui-ci a rapporté de la frontière lui redonne espoir. Une nouvelle expédition est montée. Pikkendorff, accompagné de douze hommes, s'enfonce dans la Borée...
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Il y a cinquante ans, presque jour pour jour, naviguant sur le détroit de Magellan, j'ai vu apparaître un canot d'Indiens à travers un rideau de pluie. Deux hommes, trois femmes, un seul enfant, et les braises du feu dans un pot de terre : les derniers nomades de la mer, la fin d'un monde. Cette vision ne m'a plus quitté. Elle a déterminé mon existence. La Terre de Feu, la Patagonie, les extrêmes confins du cap Hom ont dès lors occupé mes pensées, emporté mon imagination jusqu'à devenir une seconde patrie où rien ne bride l'âme et le coeur. J'y suis retourné souvent. J'y ai suivi tant de pistes qu'elles ont fini par s'entrecroiser, formant le tissu de ce livre. Il y passe des voiliers mystérieux, des navires corsaires, des colonnes de soldats perdus, des missionnaires énigmatiques, des princes en fuite, des peuples disparus, des gentilshommes d'aventure, des survivants, des cavaliers... Un théâtre d'illusion où galopent les souvenirs du roi de Patagonie, Sa Majesté Orélie-Antoine - dont je suis le consul général - qui règne pour l'éternité.
Ce Sud du Sud est mon pays. Nul ne pourra plus m'y rattraper.
J. R.
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En canot sur les chemins d'eau du roi : Une aventure en Amérique
Jean Raspail
- Albin Michel
- 2 Novembre 2005
- 9782226168245
« Notre monde à nous, c'était le chemin d'eau. Un grand silence nous entourait. Nos canots se frayaient leur route à travers un no man's land de deux cents années, soit le temps qui nous séparait des découvreurs et des pionniers de l'ancienne Amérique française. »
Jean Raspail
1949. Jean Raspail a vingt-trois ans et un rêve : descendre en canot du Saint-Laurent à La Nouvelle-Orléans sur les traces des premiers explorateurs français. Sept mois durant, avec trois compagnons, il va affronter intempéries, accidents et naufrages, tenant chaque soir son journal de bord. Miraculeusement retrouvées, ces notes sont aujourd'hui l'occasion pour lui de revivre ce singulier voyage et de nous faire partager un extraordinaire récit où l'on croise Champlain, Le Moyne d'Iberville, le père Marquette, Cavelier de la Salle, mais aussi les officiers du Roi, les garnisons des forts... Hymne à la France américaine, ce « voyage d'apprentissage » est aussi une fabuleuse aventure humaine. -
" Le blason de notre famille se compose d'un faisceau de lances d'or assorti de la devise " Je suis d'abord mes propres pas ". Ces lances, ce blason, tout cela peut paraître exclusivement militaire, guerrier, masculin, et cependant je puis t'assurer que parmi les femmes de la famille, nombreuses sont celles qui résolurent de ne suivre que leurs propres pas, avec une liberté souveraine, une aisance et une élégance que pourraient leur envier bien des jeunes femmes de cette fin de siècle. Ma tante Elena de Pikkendorff, par exemple, qui chassait les sous-marins à bord de son bateau-piège, ou lady Zara Pikkendoe, ou encore ma tante Zara..." C'est ainsi que Frédéric de Pikkendorff, lorsque nous avions dix-neuf ans, commença à me raconter l'histoire de sa famille. Il lui fallut cinquante ans pour mener ce récit à son terme. Je ne le voyais pas souvent. Il voyageait à travers le monde pour des motifs que j'ignorais. Il racontait, je l'écoutais, puis il disparaissait à nouveau, parfois pour des années. J'entends encore sa voix : " Est-ce que je t'ai raconté l'histoire de mon oncle Octavius, le margrave d'Altheim-Neufra... de ma tante Maria, la cavalière ? " À ce moment-là, j'aurais tout donné pour être des leurs. Je ne dois pas être le seul dans ce cas. Ce monde-là ne reviendra plus.
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La saga des Pikkendorf - le royaume de Borée Tome 3 : Tristan
Jacques Terpant
- Delcourt
- Hors Collection Delcourt
- 23 Avril 2014
- 9782756039428
Quel lien ténu, la famille de Pikkendorff entretient-elle avec le petit homme couleur d'écorce ? Ce dernier va voir surgir, pour la première fois, en plein coeur de son très cher royaume de Borée, l'Histoire, la grande, celle du nombre et de forces incommensurables contre lesquels, ni lui, ni sa magie n'ont la moindre prise.
D'ailleurs, pour ces hommes qui viennent, il n'existe pas.
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Un petit garçon rêvait d'un royaume. Un roi - réellement, légitimement roi, mais de Patagonie - vivait seul, face à l'océan, dans un fort délabré de la côte du Ponant, attendant l'héritier qui recueillerait son rêve avec sa royauté. Il choisit l'enfant. Il lui fit partager les mirages de cette Terre de Feu où il n'avait peut-être jamais mis les pieds, mais qui était toute sa vie, son être même ; il l'introduisit dans les mystères du royaume invisible qu'il portait en lui ; il le fit roi...
C'est le petit garçon devenu adulte qui nous raconte cette histoire, au lendemain de la mort d'Antoine IV, " roi de Patagonie par la grâce de Dieu et la volonté des Indiens de l'extrême sud du continent américain ". Une histoire qui a un fondement historique vérifiable par tous, mais que la passion et l'imagination de Jean Raspail ont élevée au rang des grandes aventures de l'esprit. Tandis que le monde, notre monde, s'agite au rythme inquiétant des grandes foules contemporaines, le vieil homme et l'enfant contemplent l'horizon marin ; ils l'identifient à l'océan patagon hérissé de " furies " et aux archipels de la Terre de Feu, porteurs d'un certain destin dont l'homme d'aujourd'hui a perdu le chemin. Là-bas, l'homme devient roi. Sa longue nuit s'illumine...
Une grande et belle histoire, pleine de significations, comme on n'en écrit plus, comme seul pouvait l'écrire Jean Raspail. -
« Dans le trésor emblématique de Jean Raspail figure une hache de pierre noire qui venait du fond des temps, du fond des steppes.
Gage de vie, gage de mort, la possession de la hache noire conduit jusqu'à nous, par miracle, des peuples perdus et des minorités oubliées, rescapés de temps révolus. Parfois, il ne s'agit plus que de leur souvenir, recueilli comme un dernier souffle, lien impalpable entre morts et vivants. Aïnos blancs du Japon, Ghiliaks de Sakhaline, Catholiques des catacombes du Kyu Shiu, Urus demi-dieux des Andes, Wisigoths du Languedoc, Caraïbes, Taïnos et Lucayens des Antilles, Guanaquis d'Amazone, descendants de hussards de Napoléon réfugiés dans la grande forêt russe, Huns survivants des Champs Catalauniques. Peuples d'ombres que Jean Raspail évoque après vingt-cinq années passées à suivre leurs pistes effacées.
À la fois grave et stimulant, La Hache des steppes réveille en nous des échos profonds. Les hommes perdus qu'il évoque, ce sont nos frères, c'est nous-mêmes - venus du fond des temps, du fond des steppes, serrant dans notre main la hache immortelle. » Ce texte figure, au même emplacement, dans la première et unique édition publiée chez Robert Laffont en 1974 et devenue, par la suite, introuvable.
Il nous semble aujourd'hui que La Hache des steppes, paru un an à peine après Le Camp des Saints (1973), en est, au final, le début et la conclusion, et l'auteur lui-même en convient. Tout l'univers de Jean Raspail y est concentré, ces minorités qui disparaissent, ces précieux modes de vie qui s'éteignent, avec, pour clore le cortège, notre vieille Europe à son tour menacée.
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« On a enfilé sans pudeur. à propos des Antilles. les mêmes lieux communs. jusqu´à l´écoeurement. Je ne déteste pas les Antilles. je les aime parfois beaucoup. à la folie rarement. et rarement pas du tout. mais j´en ai par-dessus la tête de la littérature de voyage. On ne peut plus lire un récit de voyage dans lequel l´auteur ne se croit pas obligé de s´exprimer comme un dépliant publicitaire en couleurs. car la civilisation des loisirs a oyé la littérature de voyage dans la moulinette touristique. Il n´y a donc plus qu´à tirer l´échelle. et tout recommencer. C´est ce que je fais... »