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" Quand, dans la société primitive, l'économique se laisse repérer comme champ autonome et défini, quand l'activité de production devient travail aliéné, comptabilisé et imposé par ceux qui vont jouir des fruits de ce travail, c'est que la société n'est plus primitive, c'est qu'elle est devenue une société divisée en dominants et dominés, en maîtres et sujets, c'est qu'elle a cessé d'exorciser ce qui est destiné à la tuer : le pouvoir et le respect du pouvoir. La division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c'est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c'est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, qu'elle soit guerrière ou religieuse, et assujettis à cette force. La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d'exploitation. Avant d'être économique, l'aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l'économique est une dérive du politique, l'émergence de l'État détermine l'apparition des classes. " P. C.
Anthropologue et ethnologue, Pierre Clastres (1934-1977) a effectué de nombreux séjours auprès des Indiens d'Amérique du Sud qui ont été le point de départ de sa réflexion et de ses différents travaux d'anthropologie politique, parmi lesquels Chroniques des Indiens Guayaki (Plon, 1972 ; Pocket, coll. " Terre Humaine ", 2001) et La Société contre l'État (Les Éditions de Minuit, 1974).
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Archéologie de la violence : la guerre dans les societes primitives
Pierre Clastres
- Editions De L'Aube
- 14 Janvier 1998
- 9782876783478
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Ce volume rassemble des textes publiés entre 1969 et 1977. Au-delà de sa diversité, le gai savoir de Pierre Clastres y déploie une même recherche de l'être social primitif, pensé non plus sous le signe d'une absence, mais comme formation sociale achevée, s'instituant dans sa logique singulière.
Cette anthropologie politique se fonde sur la discontinuité radicale des sociétés sans État et des sociétés à État. Trois questions la constituent : qu'en est-il, dans la société primitive, de l'économie ? Qu'en est-il de la guerre ? Qu'en est-il de la religion ? - questions subordonnées à une interrogation fondamentale sur la politique sauvage, donc sur l'origine de l'État. Question transformée en ce qu'elle s'énonce désormais : à quelles conditions une société cesse-t-elle d'être primitive ?
Parti de l'ethnologie, Pierre Clastres, dans sa confrontation avec La Boétie, Hobbes, Rousseau, fait oeuvre de philosophie politique. L'approche ethnologique entraîne une conversion du regard. Pour qui pense le « malencontre », fait de nouveau question quelque chose qui ne va absolument pas de soi : l'État.
On trouvera ici : le dernier cercle. - Une ethnologie sauvage. - Le clou de la croisière. - De l'ethnocide. - Mythes et rites des Indiens d'Amérique du Sud. - La question du pouvoir dans les sociétés primitives. - Liberté, malencontre, innommable. - L'économie primitive. - Le retour des Lumières. - Les marxistes et leur anthropologie. - Archéologie de la violence : la guerre dans les sociétés primitives. - Malheur du guerrier sauvage.
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Le grand parler ; mythes et chants sacrés des indiens Guarani
Pierre Clastres
- Seuil
- 10 Novembre 2011
- 9782021063813
"Les Belles Paroles : ainsi les Indiens Guarani nomment-ils les mots qui leur servent à s'adresser à leurs dieux.
Beau langage, grand parler, ces belles paroles retentissent encore au plus secret de la forêt qui, de tout temps, abrita ceux qui, se nommant eux-mêmes Ava (les Hommes), s'affirment de cette manière dépositaires absolus de l'humain". Cette anthologie commentée regroupe des mythes où se racontent l'histoire des dieux, du monde et des hommes, les "Belles Paroles", au sens propre, textes où la cosmogenèse fait l'objet d'une spéculation religieuse, et des commentaires, enfin, très libres, où un nouveau pas est franchi : celui de la conceptualisation métaphysique.
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Créé à Caen par un groupe d'anciens étudiants, la revue L'Anti-mythes s'est particulièrement intéressée à l'histoire de Socialisme ou barbarie et a organisé des entretiens avec quelques-uns de ses membres qui lui paraissaient avoir été différemment représentatifs de ce mouvement : Cornelius Castoriadis, Claude Lefort, DanielMothé et Henri Simon.
L'Anti-mythes a également publié ce long entretien avec Pierre Clastres, qui, au cours des années, est devenu une référence. À force de reproductions libres le texte original a subi des distorsions étranges et variées. Nous le restituons ici tel qu'il fut donné par P. Clastres à la revue. Son aspect direct, parlé, fut une volonté de P. Clastres qui, pour ne pas l'ébrécher, ne l'a relu qu'une fois publié.
Il ne fit, à notre connaissance, aucune remarque sur sa transcription.
Par sa simplicité d'exposé sans concession sur le fond, l'Entretien avec L'Antimythes constitue une porte d'accès déterminante à l'oeuvre de l'ethnologue.
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Le grand parler. mythes et chants sacres des indiens guaranis
Pierre Clastres
- Seuil
- 1 Novembre 1974
- 9782020028011
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