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François Rabelais (1483-1553) a créé des personnages qui se sont immédiatement et pour toujours installés, non seulement dans notre paysage littéraire, mais dans notre langage courant.
Les géants Grandgousier, Gargantua et Pantagruel, doués d'un appétit et d'une force extraordinaires, ont obtenu dès leur naissance un immense succès et suscité de vivres polémiques. Autour d'eux gravitent le rusé Panurge, l'ambitieux Picrochole, Frère Jean des Entommeures, moine plein de dynamisme, Gargamelle, la sybille de Panzoult, Raminagrobis et tant d'autres. la verve de l'écrivain est inépuisable...
Mais Rabelais n'était pas " rabelaisien ". sa vie et son caractère ne sauraient l'identifier à ses personnages. Il n'est en rien le paillard et le buveur cynique que, jusqu'au XVIIIe siècle, la légende a fabriqué. Homme d'Eglise, il étudie la théologie, les lettres grecques et latines, le droit. Homme tout court, il est père de trois enfants et participe à la réflexion sur la condition de la femme. Docteur en médecine, il enseigne avec de nouvelles méthodes et dissèque le cadavre d'un pendu.
Savant et humaniste, il croit en l'heureux développement des facultés humaines et définit un modèle d'éducation à l'abbaye de Thélème. Secrétaire de l'ambassadeur du roi de France après du pape, il sait s'attacher la protection des grands. Poète et écrivain, il ne cesse de publier. Dans ses fameux romans Pantagruel (1532), Gargantua (1534), le Tiers Livre (1546) et le Quart Livre (1552), il jongle avec les mots comme avec les idées, et il crée un vocabulaire d'une extraordinaire richesse à partir de sa vaste érudition.
Sous le couvert d'un irrésistible comique, il apparaît comme l'un des moralistes les plus importants de notre histoire. De son oeuvre, il faut " briser l'os " pour extraire la " substantifique moelle ", en n'oubliant jamais que " rire est le propre de l'homme ".
