Festival figeacois autour du livre et de ses métiers (31/03-01/04/23)
Zita aurait dû être bergère sur une estive des Pyrénées, comme ses ancêtres. Le déclin du pastoralisme, la réintroduction des ours et ses bons résultats scolaires en ont décidé autrement. Ingénieure agronome, elle enchaîne les contrats à travers le monde, expatriée de l'agro-industrie.Cinq ans après son départ, Zita rentre à Ossèse, la ferme de ses parents située dans un fond de vallée ariégeois. Elle retrouve sa cabane des hauteurs, leurs brebis et les contes bestiaux de Petite-Mère, son aïeule. Un soir, au café du village, elle percute la vie de Pierrick, un citadin. Leur histoire d'amour sera celle de la maturité, celle où Zita s'installe dans un bel appartement avec vue sur la Garonne. Mais Pierrick n'y est pas seul. Il y a aussi sa petite Inès et souvent Émilie, son ancienne compagne, gérante d'une épicerie bio. Zita se retrouve vite à l'étroit dans le costume de belle-mère qu'on veut lui tailler.Un jour d'automne, le cadavre de l'ours Anis est retrouvé sur l'estive où paissent les brebis de sa famille. Une balle est plantée entre les yeux du plantigrade. Pour Pierrick, Émilie et Inès, le braconnier n'est qu'un pitoyable assassin, un arriéré refusant le nécessaire réensauvagement. Le silence de Zita brise peu à peu l'entente cordiale des habitants des villes et des montagnes. Tiraillée entre deux mondes, elle devra faire un choix entre la proie et le prédateur. Les destins se croisent, se mêlent et se brisent dans ce vibrant roman des grands espaces, qui pose une question centrale : y a-t-il encore une place pour ceux qui parlent la langue des bêtes ?
De jeunes paysannes combatives et passionnées gèrent leur propre ferme et se heurtent au machisme du milieu agricole. On leur demande souvent : il est où le patron ?
Au fil d'une saison agricole, dans un petit village de moyenne montagne, trois femmes paysannes, voisines de marché, se rencontrent, s'entraident et se lient d'amitié. Elles ont des parcours de vie différents : Jo vient de terminer ses études et s'installe tout juste pour reprendre une ferme caprine. Il y a cinq ans, Anouk a quitté la ville où elle habitait pour emménager à la campagne, depuis, elle est apicultrice. Coline, mariée deux enfants, est originaire du village. Elle a repris il y a dix ans la ferme et les brebis laitières de ses parents. Toutes trois sont confrontées au sexisme ambiant. En les suivant dans la pratique de leur métier, on accompagne leur cheminement quotidien sur les questions féministes et aussi sur la difficulté de la vie agricole. En partageant leurs expériences, ces femmes se donnent la force de faire entendre une autre voie que celle du patriarcat.
Le monde de la Grèce ancienne était saturé de la présence, bénéfique ou menaçante, des dieux. Les rituels étaient là pour les infléchir, les supplier ou les remercier ; pour les approcher. On connaît la « cuisine du sacrifice », les modes opératoires des invocations ; on ne sait trop, par contre, comment les lumières, les chants, les odeurs, le décorum des rituels, sollicitant les sens des participants, les mettaient en situation de toucher les divinités.
Adeline Grand-Clément entreprend ici de dévoiler l'univers sensoriel mobilisé par les Grecs dans ces moments particuliers d'activation des puissances surnaturelles. Par l'analyse fine de cas singuliers, elle s'emploie à saisir les composantes palpables d'un monde incarné dans lequel s'offrait ainsi, en partage, le plaisir des dieux.
Vous voulez écrire un roman et vous ne savez pas comment vous y prendre ?
Vous avez commencé plusieurs histoires et vous n'en avez fini aucune ?
Vous avez terminé plusieurs manuscrits et vous peinez à passer à l'étape supérieure ?
Dans cet essai, Lionel Davoust partage son expérience sur le métier d'écrivain, ses anecdotes, ses conseils, ses avertissements. Il évoque autant le travail quotidien de l'écriture - SPOILER : oui, l'écriture, ça s'apprend - que les techniques fondamentales à maîtriser pour y parvenir. Il donnera quelques clés pour formaliser vos idées, travailler votre inspiration, affiner votre vision et construire votre intrigue. Enfin, il s'attardera aussi sur la discipline indispensable à l'achèvement d'un manuscrit ainsi que sur l'étape obligatoire des corrections.
L'édition est la grande absente des analyses du rôle de l'industrie des relations publiques dans l'« éternel combat pour le contrôle des esprits ». Pourtant, comme les autres médias, le secteur est depuis longtemps aux mains de grands groupes, et il remplit la même fonction dans le maintien de l'ordre idéologique. Suivant la logique de croissance par acquisition : chacune prépare la suivante, les grands éditeurs perpétuent l'existence d'un type d'acteur qui, du seul fait de sa taille et de son mode d'organisation, forge un monde social et économique face auquel les idées de changement ne pèsent pas grand-chose. La distinction artificielle entre « groupes de communication » et « groupes éditoriaux » occulte le rôle de ces entreprises dans une société à caractère de masse : transformer les lecteurs en consommateurs et limiter la capacité d'agir du plus grand nombre. Un phénomène qui va en s'amplifiant. Écrit par un éditeur, ce livre propose à la fois une anti¬légende de l'édition et les bases d'une réflexion sur les responsabilités sociales et politiques de tout métier. Alors que Madrigall a racheté Minuit et qu'Editis est sur le point d'absorber Hachette, une nouvelle édition s'imposait !
Comment écrire sans trahir le milieu d'où l'on vient ? De sa première rédac' au Goncourt reçu à 40 ans pour Leurs enfants après eux, en passant par ses « chocs » en lisant Céline, Manchette ou Annie Ernaux, Nicolas Mathieu revient sur la naissance de sa vocation, sa discipline quotidienne et les « coups » que la littérature « lui permet de rendre à la vie, qui nous en met plein la gueule » le temps d'une conversation précise et généreuse. Une plongée passionnante dans la fabrique et les mondes intérieurs du petit bleu des Vosges, devenu l'une des figures montantes du roman contemporain, dont la colère contre « les mensonges, le tout falsifié » reste l'un des carburants, et qui dit avec joie avoir appris davantage en matant Les Soprano qu'en étudiant Tolstoï.
« Bookmakers » est à l'origine un podcast littéraire diffusé sur Arte Radio. Chaque mois, Richard Gaitet écoute les plus grand(e)s écrivain(e)s francophones détailler leurs secrets d'écriture.
Coline Pierré nous emmène dans une réflexion politique autour des fins de films et de livres. Elle regrette que la plupart des fins soient tragiques et qu'on l'accepte. Elle propose un plaidoyer pour l'imagination avec une défense de l'optimisme, du romantisme et de la littérature féminine. Elle veut que les fins heureuses deviennent des armes politiques et des instruments d'émancipation sociale, en utilisant la démarche féministe et des autres luttes. Parce que l'espoir est profondément de gauche et accompagne chaque lutte émancipatrice, c'est un texte essentiel pour continuer de rêver aux lendemains qui chantent.
On la croyait moribonde, coupée du monde réel. La littérature française contemporaine atteste la fécondité de la fiction et son lien renoué avec la société dont elle exprime les dysfonctionnements, les malaises, les traumas. Un livre sur la littérature, une radioscopie de notre société.
Que peut la littérature ? Qu'a-t-elle encore à nous dire ? Sur nous-mêmes, sur l'histoire ? Certains la croient moribonde, coupée du réel à force de se vouloir intellectuelle. D'autres l'accusent au contraire de n'être plus que l'exutoire sordide des passions et traumas d'auteurs égocentrés. Alors, serait-elle perdue ? Sa force s'en serait-elle allée ? La littérature française contemporaine atteste en réalité la richesse sans pareil de la fiction et son lien sans cesse renouvelé avec la société pour en dire les malaises, les déchirements, les souffrances.
Il fallait François Dosse pour révéler toute la force des échanges toujours réinventés entre le cours des choses et l'écrit. Quand les lettres s'emparent des événements, l'histoire façonne le récit. Et le récit se fait enquête pour mieux s'emparer du réel.
Car non, le roman n'est pas mort, affirme François Dosse. Convoquant la grande histoire des mouvements, les oeuvres phares et les plus belles plumes, il raconte la littérature en sa puissance narrative, en son incomparable pouvoir.
Une exploration passionnée. Une histoire monumentale.
Le Dictionnaire de Trévoux est peu connu, alors qu'il joua un rôle remarquable dans la diffusion des savoirs au XVIIIe?siècle, au point d'avoir été une des sources de l'Encyclopédie.
Paru en 1704 sur les presses de Trévoux, ce dictionnaire, qui eut de multiples éditions et augmentations jusqu'en 1771, fut d'abord une contrefaçon jésuite du premier Dictionnaire universel. Sur fond d'affrontement militaire entre la France et les Provinces-Unies, fut alors déclenchée, entre dictionnaristes protestants et jésuites, une longue guerre multiforme : religieuse, politique, commerciale, à laquelle Pierre Bayle et Richard Simon prirent part.
Objets de rapine et de rivalités, les "?dictionnaires universels?", un genre alors neuf, ne cessèrent d'être des livres de combat passionné, ce que le mot " dictionnaire " n'évoque plus aujourd'hui !
Marie Leca-Tsiomis mène l'enquête, restituant les circulations entre France, Pays-Bas et Angleterre de cette aventure d'éditions successives. On y voit se constituer peu à peu ce recueil immense de mots d'où surgissent des visions du monde aux racines mêlées, mais irréconciliables, établissant progressivement certains des fondements de ce qui sera l'Encyclopédie.
Sommes-nous ce que nous lisons ? présente quatre courts textes de George Orwell écrits pour la presse anglaise entre 1936 et 1946, traduits pour cette édition inédite par Charles Recoursé : Souvenirs de librairie, Les bons mauvais livres, Confessions d'un critique littéraire et Des livres ou des cigarettes.
« C'est lorsqu'on commence à entretenir une relation professionnelle avec les livres que l'on découvre à quel point ils sont généralement mauvais. ».
Ce recueil inédit présente quatre textes sur le livre et la lecture écrits par l'auteur de 1984. Nourri de ses expériences de lecteur, de critique littéraire et de libraire, George Orwell y déploie son génie visionnaire allié à un humour ravageur.
Ce livre est un petit voyage, une récréation instructive dans le monde du livre : son histoire, ses techniques, son langage, ses exploits, ses bizarreries, ses horreurs et ses merveilles. De page en page, d'une curiosité à l'autre, il vous transporte dans tous les pays du monde, à toutes les époques, sous tous les régimes et sous tous les cieux. Il vous fait visiter la bibliothèque du Titanic, celle du fils de Christophe Colomb ou celle du Général de Gaulle ; il évoque les boites vertes des bouquinistes de Paris, le « quartier latin » de Tokyo ; il donne la taille d'un format inoctavo, ou celle du plus petit livre du monde ; il montre le Bibliothécaire d'Arcimboldo et les livres jaunes de Van Gogh ; il parle aussi d'autodafés, de censures, de grimoires, de coquilles et de mystères. Tour à tour grave et léger, il passe du coq à l'âne, sans autre fil directeur que le livre et ses innombrables expressions dans la civilisation humaine. Mais au-delà de son apparence futile et désordonnée, ce condensé ludique de savoir et de culture pourrait prétendre à figurer dans toutes les bonnes bibliothèques.
Comment se faire un nom ?
Comment émerger de la masse ?
Comment s'arracher à son insignifiance ?
Comment s'acheter une notoriété ?
Comment intriguer, abuser, écraser, challenger ?
Comment mentir sans le paraître ? Comment obtenir la faveur des puissants et leur passer discrètement de la pommade ? Comment évincer les rivaux, embobiner les foules, enfumer les naïfs, amadouer les rogues, écraser les méchants et rabattre leur morgue ? Comment se servir, mine de rien, de ses meilleurs amis ? Par quels savants stratagèmes, par quelles souplesses d'anguille, par quelles supercheries et quels roucoulements gagner la renommée et devenir objet d'adulation ?
AlexSandra Klozevitz est un être androgyne qui tient un commerce particulier : c'est un.e chasseur.se de rêve, qui vend à qui le souhaite un de ses rêves futurs. Ces rêves, où les fantasmes se mêlent au mythe, s'avèrent prémonitoires. Mais on ne rêve pas ses rêves futurs sans danger.
Dans ce polar onirique qui ne cesse de brouiller les pistes et d'abolir les frontières (entre homme et femme, rêve et réalité, vie et mort, passé et avenir), nous suivons tour à tour les destinées d'un chanteur d'opéra, celle de sa femme, la magnifique Lempicka, et de son amant. On y croise aussi un lanceur de couteaux, un magnat aux ongles arrachés, un lévrier géant, Pouchkine, une irrésistible danseuse de tango, des morts qui convoquent les vivants... Et comme toujours chez Pavic, le Diable n'est jamais loin.
« Rien de plus affligeant qu'un livre qui se lit fatalement de la première à la dernière page », écrivait Paris Match à la sortie de ce livre en 1988 : un livre dont il existe trois versions (arabe, juive et chrétienne), des exemplaires « masculins » et « féminins », qui n'a ni début ni fin, et fourmille de légendes, au carrefour de l'Orient et de l'Occident. Le Dictionnaire khazar relate, sous forme de dictionnaire et du point de vue successif d'un rabbin, d'un derviche et d'un prêtre, l'histoire et la dispersion du peuple khazar, peuple nomade et guerrier fixé au VIIe siècle entre la mer Noir et la mer Caspienne, fameux pour ses chasseurs de rêves. Ce roman est aussi une encyclopédie, un recueil de légendes apocryphes, un ouvrage de mystique, un traité de philologie, une somme de biographies puisant aux sources hermétiques, cabbalistiques, cathares et bogomiles. L'esprit de Borges qui aurait infusé Tolkien dans une suite aux Mille et une nuits. P
Qu'est-ce qui distingue le journal qu'a tenu Virginia Woolf de tant d'autres journaux intimes ? On le lit comme un roman, car il est bien écrit. Comme un roman policier, car le suspense est là : année par année, on assiste en direct à la naissance de ses livres. À partir de quelques mots...
Père, et Mère, et l'enfant dans le jardin : la mort. Presque rien. Une phalène pénètre dans la pièce. Ensuite, on l'accompagne dans la plus belle des aventures artistiques.
Jusqu'au dénouement, Oh, quel soulagement, se réveiller et se dire : « j'ai terminé ». Comme dans une série, on est déçus que ça se termine et on a envie de vivre le prochain épisode. Heureusement il y en a. La Chambre de Jacob, Mrs Dalloway, Vers le Phare, Orlando... De plus on n'est jamais lassés car Virginia Woolf en dit beaucoup - et on a l'impression que c'est à nous, lecteurs, qu'elle le dit - sur elle, ses hésitations, sa confiance dans les mots, les bonheurs qu'elle sait nous faire partager, son angoisse au moment de la publication, qui la rend littéralement malade.
Et en parallèle, elle a écrit des centaines de lettres où là encore, elle a inlassablement dévoilé les secrets de son travail. C'est le journal d'un écrivain et plus encore, le journal d'une vie. Qu'elle a poursuivi jusqu'au mot fin de cette vie. Tout mon travail d'écrivain se lit aussi comme un livre d'aventure.
On retrouvera Marc Fumaroli tel qu'en lui-même dans ce livre océanique, livre-testament, livre de grande santé gagné in extremis sur la maladie, livre dont le pessimisme foncier est vaincu par la politesse, cette «danse dans les chaînes», pour emprunter après lui la métaphore que le philosophe du gai savoir tenait de l'auteur de Candide.Un prodigieux savoir repose justement dans cet ouvrage, nourri, par celui que son ami Jean d'Ormesson qualifiait de «lecteur magnifique», de plusieurs décennies de recherche de première main, entée naturellement sur le XVII? siècle (il regardait comme sa patrie cette époque labourée par la guerre et par la famine, mais aussi apogée de la République des Lettres et des Arts et trouvant dans les ressources spirituelles de la mémoire antique revisitée le recul et le jugement nécessaires pour s'élever au-dessus de son propre chaos) - puis rapidement étendue au siècle suivant, «le Grand Siècle, Messieurs, le XVIII?».Pierre Laurens
Cet ouvrage étudie la place et le rôle de la lettre dans l'art en apportant un éclairage inédit sur la manière dont les artistes et les graphistes l'utilisent dans leurs créations, qu'il s'agisse des poèmes plastiques de Marcel Broodthaers, des toiles de Cy Twombly envahies par ses gribouillis ou encore de la Cantatrice Chauve de Ionesco revisitée par Robert Massin.
Fort de la singularité tridimensionnelle qui le caractérise, le lettrage demeure en effet une alternative visuelle offrant d'autres possibilités esthétiques que l'illustration, la photographie ou toute autre forme de figuration. Nombre d'interactions existent entre le texte et l'image, et de nombreux artistes font appel aux mots pour nourrir leurs intentions créatives ou conceptuelles.
Si les académismes ont longtemps distingué les pratiques artistiques, ici, arts visuels appliqués et plastiques, contemporains ou non, se rencontrent, à l'instar de la création contemporaine. De la performance au clip vidéo, et du châssis au street art, ce projet vise à décloisonner les pratiques et mouvements artistiques afin de mieux appréhender les oeuvres faisant usage de la lettre, en les confrontant non pas chronologiquement ou typologiquement, mais selon une approche thématique.
Elle permet de retracer une histoire de l'art depuis ses origines en faisant se confronter des oeuvres qui, jusqu'alors, n'avaient pas été mises en relation.
Invitée à s'exprimer dans le cadre d'un cours magistral à l'université de Bologne, Elena Ferrante nous ouvre les coulisses de son activité de romancière.Au fil des textes, elle revisite l'écolière qu'elle était, se confifie sur les livres qui lui ont inspiré sa saga mondialement connue L'amie prodigieuse, ou encore s'interroge sur l'écriture féminine et son rapport au dialecte napolitain.Cet ouvrage met en lumière une nouvelle facette d'Elena Ferrante, qui, tout en questionnant son oeuvre et ses inspirations, révèle un esprit insoumis, avide de tester les limites et même de les dépasser.
Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été?
Demandez à Ski ce qu'on disait l'autre jour chez Chevillard, à deux pas de nous, quand vous êtes entré dans ma loge. (Proust, La Prisonnière) On oublie un peu que Chevillard avait trouvé sa place dans la Recherche de Proust. Il n'était que temps de voir l'auteur de L'Autofictif rendre la monnaie de sa pièce au grand écrivain dont on célèbre un centenaire en 2023.
Le point de vue des editeurs sur la lecture n'est ni un texte méconnu ni un introuvable.
C'est la préface que proust écrivit en 1905 pour sa traduction de sésame et les lys de john ruskin. mais ces pages dépassent de si loin l'ouvrage qu'elles introduisent, elles proposent un si bel éloge de la lecture et préparent avec tant de bonheur à la recherche que nous avons voulu, les délivrant de leur condition de préface, les publier dans leur plénitude.
Julian a volontairement troqué son job lucratif à la City contre une librairie dans une petite station balnéaire de la côte est anglaise. Mais à peine est-il installé qu'un visiteur surgi de nulle part vient bouleverser sa nouvelle vie : Edward, immigré polonais habitant la vaste demeure en bordure de la ville, semble en savoir beaucoup sur sa famille, et porter trop d'intérêt à la bonne marche de son entreprise.
Lorsqu'une lettre parvient entre les mains d'un haut gradé des Services, l'avertissant qu'une taupe organiserait la fuite d'informations confidentielles, son enquête le conduit jusqu'à cette paisible localité du Norfolk.
Dans L'Espion qui aimait les livres, John le Carré révèle les affres et les doutes des agents secrets, dans l'exercice de leur fonction comme derrière les portes closes de leur foyer. Par-dessus tout, il dénonce comme jamais auparavant les faiblesses du Renseignement britannique. Un roman passionnant, point d'orgue d'une oeuvre grandiose.
La Florence de la première Renaissance est une ville de négociants, d'industriels, d'artisans, de peintres. Ces hommes tiennent des livres de comptes et beaucoup ne lâchent pas la plume en rentrant chez eux. Certains se piquent même de généalogie. Si cette écriture domestique qui enregistre, calcule et transmet est la pierre angulaire de la confiance réciproque et de l'identité sociale, elle est en revanche encore mal partagée entre hommes et femmes. Celles-ci s'efforcent toutefois de s'en approprier l'usage pour participer à la vie quotidienne et à la mémoire collective de leurs lignées.
Grande historienne de la parenté et des mentalités, Christiane Klapisch-Zuber montre dans cet essai que le recours à l'écrit offre également une issue aux conflits qui mettent en cause l'honneur du groupe. Que les «?livres de famille?» gardent la trace des affrontements ou, au contraire, les passent sous silence, ils sont toujours au coeur des relations sociales?: c'est tout l'art florentin de la mémoire.